Une innovation dans la gestion de l’eau potable dans les quartiers précaires de Port-au-Prince: expérimentation, tentatives d’institutionnalisation et d’adaptation aux crises
Depuis 1995, un service hybride d’eau potable a été mis en place pour approvisionner les quartiers précaires de Port au Prince. Il consiste à raccorder un mini-réseau de quartier géré par un comité issu du quartier, au réseau public. Le comité, délégataire du service, est lié contractuellement et paye des factures à la société publique d’eau, la CAMEP, tout en reven-dant l’eau au détail aux habitants du quartier. Entre 1995 et 2009, cette innovation institutionnelle a permis à plus de 50 quartiers de la capitale haïtienne d’être équipés et approvi-sionnés, représentant environ 800 000 habitants. Plus de 50 comités d’eau ont été mis en place, représentants souvent les seuls interlocuteurs de l’Etat dans des quartiers dits illégaux ou de non-droit. Quels ont été les enjeux de l’institutionnalisation progressive de ce service ? Quelles en sont ses limites ? Quelles réactions et adaptation suite aux destructions provoquées par le séisme de 2010 ? Quel avenir pour les comités d’eau dans un contexte très incertain ?