Le conte merveilleux, autour de 1900, semble chercher l’effet poétique dans un devenir-bibelot. Non seulement le bibelot, sous les auspices de l’Art nouveau, s’affirme comme « matière à poésie », selon le mot d’Émile Gallé, mais il s’offre aussi comme une prouesse poïétique, un miracle de condensation d’une atmosphère, d’une émotion. Miniature verbale (le conte) et miniature plastique (l’objet d’art) s’apparient alors au nom de leur commune poésie. Si la poésie du bibelot stimule l’écriture du conte, transformant les chroniques d’art décoratif en réécritures de Cendrillon ou de Barbe-Bleue, le conte fin-de-siècle se pense réciproquement comme l’enchâssement fragile d’un héritage littéraire menacé.