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Adultère, indices médicaux et recul de la torture à Genève (XVIIe siècle)

dans Association Mnémosyne

Auteur(s) : Beam, Sara

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2016-02-08T01:00:00Z
  • Notes
    • L’objet de cet article est de s’interroger sur la façon dont la pratique de la torture judiciaire était configurée par le rapport au genre, les attitudes envers le pêché, mais aussi par le témoignage des experts médicaux, à Genève au xviie siècle. En 1645, Nicolarde Bœuf a été diagnostiquée syphilitique puis accusée d’adultère : à Genève, ce crime, lorsqu’il était prouvé pouvait déboucher sur la peine capitale. Comme elle niait cette accusation, Nicolarde fut torturée, déclarée coupable et pendue. Alors qu’il a été avancé que le recours à l’expertise médicale avait réduit le recours à la torture judiciaire, cette analyse montre que les présupposés au sujet de la gravité de l’adultère féminin et du rôle des femmes en matière de transmission des maladies vénériennes ont amené les juges à faire torturer Nicolarde jusqu’à ce qu’elle confesse sa culpabilité. La pratique genevoise de la torture n’a donc pas décliné en raison du recours à l’expertise médicale mais parce que les juges ont décidé que l’adultère comme crime moral et sexuel ne méritait plus la peine de mort.
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    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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