Après la guerre contre la Prusse et la Commune s’affirme en France un mouvement antialcoolique, à la fois scientifique, élitiste et... masculin. D’après certain.es chercheur.es, les femmes en sont exclues, et restent cantonnées, par les pratiques et les discours, à leurs rôles traditionnels de femmes au foyer. Pourtant, l’examen des revues antialcooliques de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle donne à voir de nombreuses personnalités féminines, très estimées de leurs contemporains, mais ignorées par ces mêmes chercheur.es. La présente étude s’intéresse à ces femmes, dont les activités ont contribué à la transmission des idées tempérantes. En regroupant ces prêcheuses d’antialcoolisme en trois grandes catégories – militantes, enseignantes et femmes de plume –, l’article vise à démontrer que les femmes ont contribué, au même titre que leurs homologues masculins, à l’éducation hygiénique des Français.