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Barbara Frischmuth et la mise en question du discours éducatif patriarcal

dans Université de Lille


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2012-06-01T02:00:00Z
  • Notes
    • Die Klosterschule (1968), premier roman de l’Autrichienne B. Frischmuth, reflète les préoccupations du Forum Stadtpark de Graz, dont elle a été en 1960 l’un des membres fondateurs. Né en réaction au refoulement du passé nazi et au culte de la tradition qui prévalent dans l’Autriche de l’après-guerre, le Forum Stadtpark voit dans le langage l’instrument de formatage des individus grâce auquel se perpétue une forme de société – mécanisme à enrayer par l’expérimentation sur la langue. Dans Die Klosterschule, citation et montage, juxtaposition de bribes du quotidien, asphyxie du « je » narratif mettent au jour les mécanismes langagiers à l’aide desquels, dans les internats catholiques de filles, l’on inculque à celles-ci la soumission aux structures patriarcales. Mais cette appropriation légèrement décalée du discours oppressif afin de le déjouer, que L. Irigaray nommera plus tard stratégie du mimétisme, n’est pas toujours perçue dans toute son ampleur dénonciatrice, comme le montre la réception du roman. Dans les années 80 et 90, B. Frischmuth, comme d’autres écrivains du Forum Stadtpark décriés par les tenants de l’avant-garde expérimentale, quitte le registre de la pure dénonciation pour celui de l’utopie : à l’aide de modes d’écriture plus traditionnels (merveilleux, mythe), elle tente d’esquisser des déclinaisons inédites de la vie au féminin. Cette « littérature du rêve », diversement appréciée par les féministes, manifeste toutefois le courage de l’indépendance et l’intelligence de l’auto-ironie.
  • Langues
    • Français
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