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Genre et discours métaphoriques sur la traduction

dans Association GSL


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-01-18T01:00:00Z
  • Notes
    • En 1988, dans « Gender and the Metaphorics of Translation », Chamberlain revient sur la figure de la traduction à travers plusieurs siècles de métaphores en traductologie. À partir de l’étude de textes et recueils allant de 1958 à 1985, comme ceux de Serge Steiner ou Serge Gavronsky – et de ceux qui les ont inspirés depuis 1684, comme Earl of Roscommon ou William Cowper — elle s’appuie sur Jacques Derrida, Terry Eagleton, Joseph Graham, Carole Maier, Suzanne Jill Levine ou Susan Gubar, en approfondissant leur approche, pour analyser à la fois le statut subalterne donné par les grands traductologues à la traduction face à l’écriture, mais aussi le rapport sexualisé, soumis ou dominateur, que celle-ci est sensée entretenir avec le texte original. Cette analyse rédigée en plein essor de la traductologie féministe outre-Atlantique remet en cause une conception masculine et sexiste de la traduction et de la créativité décrites en termes de domination, de pouvoir, de sexe et de violence. En faisant tomber le masque séducteur de la beauté stylistique des textes de traductologues comme Steiner ou Gavronsky, elle nous rappelle que toute vision sexiste et hiérarchisée de la créativité (création vs re-création) n’est pas simplement problématique d’un point de vue symbolique, mais qu’elle sous-tend une lutte pour la paternité des textes qui a des répercussions matérielles en terme termes de reconnaissance académique et salariale, ou de droits d’auteur. Avec comme agenda de libérer la traductologie et les traductrices du joug des préjugés limitants de la binarité et de la hiérarchie des sexes (hommes/femmes) et des œuvres (texte original/texte dérivé) et de la création (calque/belle infidèle), Lori Chamberlain remet également en cause une vision finalement primitive des rapports anthropologiques qui seraient basés, comme l’a été la colonisation, sur la convoitise, la cupidité, la concupiscence et la violence, et qui sont véhiculés depuis longtemps dans les métaphores de la traduction construites autour de « l’échange de mots, de femmes, de biens » (Levi-Strauss). Elle va plus loin en proposant dans ce texte un véritable programme qui permet à la traductologie féministe de sortir des seuls champs de la littérature ou de la philosophie pour dialoguer avec d’autres disciplines comme l’histoire ou la sociologie.
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    • Français
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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