Les cinq récits qui composent le volume Extranjeros en la noche, d’Antonio Soler, offrent plusieurs représentations de la marginalité : celle d’hommes et de femmes relégués aux frontières de la ville et de la société, par leur physique, leur métier, l’exclusion dont ils sont victimes. Tous sont confrontés à une réalité insoutenable, celle de crimes horribles, inhumains, dont le narrateur a été le témoin plus ou moins distant. Celui-ci se situe toujours en marge des faits évoqués et le regard distant, marginal, devient alors une attitude de survie face à la violence inhérente à l’humanité. En plaçant ses protagonistes et ses narrateurs à la marge, dans un fragile équilibre existentiel, Antonio Soler nous oblige à réfléchir au sens de la vie et à la condition humaine.