Dans le sillage des expérimentations postmodernistes, Grégory Chatonsky remet en question le point de vue et la narrativité, avec pour horizon l’élaboration d’une fiction sans narration, c’est-à-dire dépourvue de diégèse, mais également sans instance narrative, car anonyme, machinique et collective : « Tout se passe comme si une fiction, ici une machine, rêvait nos vies, utilisait la matière même de nos existences dans son sommeil », déclare l’artiste dans un texte-manifeste. Dans quelle mesure la discrétisation et le montage semi-aléatoire des flux captés sur la Toile qu’ils soient visuels, textuels, ou sonores, contribuent-ils à l’émergence d’un nouvel imaginaire de la fiction qui chercherait à se soustraire au principe de causalité et, de fait, à la logique du récit ?