Ángel de la Calle signe avec Pinturas de guerra un roman graphique qui dialogue avec l’Histoire, les Lettres, la peinture, le cinéma. S’appuyant sur de nombreux témoignages cet ouvrage fait parler le silence de l’interminable nuit blanche des survivants des dictatures latino-américaines du Cône sud. Rendez-vous est alors pris avec la violence homicide et l’insoutenable. La question de la représentation se pose avec force : face à l’horreur, comment dire ? Qu’arrive-t-il à ces personnages dont l’histoire est transpercée de non‑dits ? De quels silences leurs histoires sont-elles hantées ? Pinturas de guerra mobilise de nombreux procédés pour tenter de dire « malgré tout » : brouillage des régimes de vérité, jeux de format, cases silencieuses, planches « à voix nue », personnages mutiques…