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New Eyewitnesses to the War: Time Travel in Russian Children’s Literature about Word War II

dans UGA Éditions/Université Grenoble Alpes


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2024-01-30T01:00:00Z
  • Notes
    • La littérature de jeunesse et le cinéma jouent un rôle dans la formation des attitudes idéologiques à l’égard des épisodes de l’histoire nationale. La fiction littéraire dispose d’un dispositif particulier pour représenter un transfert temporel dans un récit historique fantastique : le voyage dans le temps. L’article examine ce sous‑genre en utilisant le matériel de la littérature de jeunesse des années 1950 aux années 2020, en mettant l’accent sur les périodes soviétique et post‑soviétique. Notre recherche se concentre principalement sur les récits de la Grande Guerre patriotique, également connue sous le nom de Front de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la période soviétique, l’intrigue du voyageur temporel envoyé en pleine Grande Guerre patriotique avait deux variantes : dans la première, la guerre apparaît comme un espace d’aventure et de volontarisme individuel (Lev Kvin, Leonid Martyniouk), tandis que dans l’autre, c’est l’espace où les descendants peuvent manifester leur empathie pour leurs ancêtres autrefois belligérants et partager un moment de communion avec eux (Viatcheslav Naoumov, Iouri Iakovlev). Alors que le premier modèle, principalement didactique, a simplement pour objectif d’élargir l’horizon intellectuel des lecteurs, le second modèle vise à susciter la participation émotionnelle du lecteur, de manière à faciliter l’endoctrinement idéologique et l’adhésion au récit héroïque de la guerre. Pour les écrivains soviétiques Naoumov et Iakovlev, le voyage dans le temps permet de mettre l’accent sur la préservation de la mémoire familiale des ancêtres héroïquement tombés au combat (années 1970‑1980). Oleg Verechtchaguine, écrivain post‑soviétique des années 2000, reprend la même trame dans l’autre sens : la continuité générationnelle n’a pas lieu d’être et la mémoire de la guerre ne peut pas être transmise aux descendants. Pour son protagoniste, un adolescent du xxie siècle, le seul combat légitime est celui mené contre le mal en temps de guerre. Par conséquent, ce même procédé littéraire du voyage dans le passé peut être utilisé pour délivrer un message à la fois pour et contre la guerre. Cela consolide l’idée que la forme littéraire en elle‑même est dépourvue de signification idéologique.
  • Langues
    • Anglais
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/
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