Dans ses deux ouvrages, De Europa et Asia, Enea Silvio Piccolomini analyse les mouvements — invasions, migrations — des populations entre l’Orient et l’Europe. Face aux dangers que représente l’avancée turque dans l’Europe latine et grecque (prise de Constantinople), il tente de définir les ancrages qui permettront à l’Europe et à sa culture de fixer les peuples acquis à sa civilisation. Les frontières ainsi définies — moins politiques et géographiques que culturelles — ne sont pas figées, mais mouvantes, faites de replis et d’expansion. Définir une identité devient nécessaire dans une histoire où les ancrages se révèlent parfois fragiles.