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Les « vivants haillons » d’Ernest Pignon-Ernest

dans UMR 8210 Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2011-04-22T02:00:00Z
  • Notes
    • Comme le jour se lève sur la ville, sur Naples ou Paris, Lyon, Martigues ou Santiago du Chili, des habitants nouveaux se tiennent dans les rues, ou plutôt se tiennent aux rues, aux parois transparentes des cabines téléphoniques, aux murs des maisons effondrées ou aux façades encore droites, le long des cheminées d’usines ou à même les marches du métro Charonne. A la faveur de la nuit tombée et dans le vacillement de ses silhouettes, Ernest Pignon-Ernest a collé partout ses images. Il a rythmé le grand support de la ville de ses trompe-l’œil fantomatiques. Il a, traversant en sens inverse le fleuve des morts, fait revenir des ombres, des chairs et des visages décolorés. Il a répété dans la ville des séries d’hommes et de femmes, des figures martyrisées, des Rimbaud en habit de départ, des expulsés, des Pasolini apposés sur des véroniques, des souvenirs de peinture, des icônes, des traces. Par cette présence menacée, ces vivants haillons nous disent l’acceptation d’un temps et la fragilité de l’être au monde.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
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