Il n’est pas rare que les écrivains, dans leur relation aux œuvres, échappent à l’idolâtrie de convenance qui parfois entoure des œuvres ou des postures. Leur panthéon personnel s’accompagne souvent d’une irrévérence à l’égard du canon, et il leur arrive d’argumenter leur humeur iconoclaste. Ainsi, parmi bien d’autres, Sarraute ne pouvant se joindre aux pâmoisons, unanimes à son époque, suscitées par La jeune Parque de Valéry ou encore Gombrowicz dressé à sa façon drolatique contre « la messe poétique ». On n’est pas obligé de les suivre, mais par l’esprit de liberté qu’ils manifestent à l’égard de la doxa, et surtout, par leur refus d’un rapport grégaire aux valeurs esthétiques, ils nous donnent une leçon salutaire de littérature.