La critique institutionnelle offre le paradoxe d’un mouvement créé a posteriori par des critiques d’art proches de la revue October, puis réapproprié par des artistes qui ont été présentés vers 1990 comme sa « seconde génération ». Élaborée d’abord comme une « anti-esthétique » postmoderniste, la critique institutionnelle est devenue au cours des années 1980 l’instrument d’une résistance au cultural turn. Sous son aura de radicalité politique transparaît le constat mélancolique de la dissolution des avant-gardes et de l’espace public oppositionnel.