Cet article propose une brève immersion dans les latrines des forteresses médiévales proche-orientales à partir d’exemples issus du Bilād al‑Shām et de l’Égypte. Dans les forteresses, les lieux d’aisance se devaient de répondre à deux impératifs : remplir la fonction impérieuse de soulagement des militaires, ne pas fragiliser le dispositif défensif pour autant. Il fallait qu’elles soient situées dans des endroits rapidement accessibles, aussi bien depuis les lieux de vie que de combat. Néanmoins, cette proximité ne devait pas poser de problèmes d’hygiène ni de pollution visuelle ou olfactive, l’encasernement ne rimant pas nécessairement avec rusticité. D’ailleurs, parfois, les latrines témoignaient du raffinement du cadre de vie du maître des lieux.