En ce début de xxie siècle, notre réflexion se base sur certains éléments de l'histoire récente et des développements contemporains de la lutherie électronique. Face aux nouvelles catégories organologiques d' « instruments virtuels » et d' « instruments aphones » dont il analyse les tenants et les aboutissants, ce travail tente de tirer dans une perspective ontologique des enseignements sur l'essence de ce que l'on nomme communément un « instrument de musique ». La problématique posée par l'apparition des interfaces musicales place ici comme central le rapport entre geste et son (« g-son ») tout en nous questionnant sur la pérennité des nouveaux instruments. Différents aspects culturels externes à la seule innovation organologique semblent en effet relever d'une importance toute aussi capitale pour asseoir son inscription dans le domaine de l'instrumentalité et lui conférer un statut plein et entier d' « instrument de musique ».