La question de l’obscénité dans l’œuvre de Djuna Barnes a été principalement étudiée sous l’angle de la censure : son roman Nightwood (1936) a été partiellement expurgé au stade de la relecture afin d’y échapper et son contenu explicitement homosexuel s’en trouva, de fait, fortement réduit. Mais l’obscénité est également à l’œuvre dans la représentation d’une relation d’enfance, très probablement incestueuse, entre l’auteure et sa grand-mère. Cette relation hante Nightwood et y installe une connivence narrative avec ce passé, dont le lecteur devient le témoin et le complice involontaire.