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Images, sons et fabrique de la preuve

dans Éditions de l’EHESS

Auteur(s) : Barbat, Victor

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-03-22T01:00:00Z
  • Notes
    • En novembre 1945, le Studio central de films documentaires de Moscou envoie une équipe d’opérateurs à Nuremberg pour filmer le procès des principaux criminels de guerre nazis. À l’issue des onze mois de procès, le Studio sort sur les écrans soviétiques, puis américains, le long métrage Sud Narodov (Le Tribunal des peuples, 1946 / The Nuremberg Trial, 1947). Devant à l’origine célébrer un événement historique, cette production s’inscrit en réalité dans la compétition politico- médiatique qui oppose l’Est à l’Ouest à la veille de la « guerre froide ». Dans la salle du tribunal de Nuremberg, les cinéastes soviétiques se partagent les tournages avec d’autres opérateurs dont une équipe du Signal Corps. S’il leur arrive de travailler de concert, la répartition des plages de tournage est stricte. Dans ces conditions, comment les cinéastes ont-ils pu réaliser leur film ? Quel fut leur parti pris dans la mise en scène de l’événement ? Et qu’est-ce qui le distingue de celui de leurs confrères américains ? Les choix des cinéastes soviétiques, s’ils répondent à des contraintes spécifiques, s’inscrivent plus largement dans une histoire des pratiques professionnelles. Ces pratiques se sont forgées dans les années 1920-1930, alors que la mise en scène de la justice devenait un enjeu politique majeur. Cet héritage constitue la toile de fond de la rhétorique sophistiquée déployée par le film réalisé à Nuremberg. L’articulation de ce double contexte permet non seulement de mieux caractériser les objectifs et les attentes suscités par cette entreprise, mais aussi de mettre en perspective les prétentions proprement historiographiques à l’origine de la démarche soviétique.
  • Langues
    • Français
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