L’étude des émotions des éducateurs de l’aide sociale à l’enfance montre que les émotions font l’objet d’un contrôle et de prescriptions de la part de l’institution. À l’inverse, elles peuvent également constituer un moyen de contournement ou de résistance face aux normes émotionnelles instituées. Cet article vise également à montrer comment des normes émotionnelles qui régissent le secteur social peuvent se retrouver déstabilisées par les fluctuations salariales et la flexibilisation du personnel socio-éducatif. Il donne aussi à voir comment les manifestions émotionnelles et la manière de présenter ses émotions sont un enjeu de concurrence interne à la profession et impactent la définition même du métier d’éducateur·rice.