À partir des années 1980 une vague de réformes constitutionnelles décidées en Amérique latine a accordé aux Amérindiens des droits collectifs, ce qui fait d’eux des citoyens ayant un statut différent de celui de l’ensemble des citoyens de chacune des nations concernées. Insérés dans les droits collectifs, les droits traditionnels – expression de normes et valeurs culturelles – trouvent ainsi une légitimité nouvelle. La reconnaissance accordée aux droits traditionnels implique des efforts en vue de les harmoniser avec les droits de l’homme, les uns et les autres reposant souvent sur des valeurs opposées. Une telle harmonisation est-elle possible ? Les réflexions à ce sujet ne peuvent pas s’appuyer seulement sur quelques principes théoriques généralisables, mais elles doivent partir de la connaissance de la diversité des situations réelles.