Cet essai interroge l’imbrication des notions de « civilisation » et d’ « évangélisation » en les croisant avec ceux de « civilité » et de « profanation » dans une longue durée qui compose l’histoire de la colonisation moderne avec celle de l’anthropologie contemporaine. Son projet, à poursuivre, et de lever tout à la fois le tabou de l’anthropologie sous-jacente à l’ethnographie moderne et celui des échanges souterrains entre les églises missionnaires et l’activité des anthropologues à l’époque contemporaine. Il convoque pour cette exploration des figures peu souvent réunies, comme celles de Guillermo Furlong ou de Maurice Leenhardt.