Détruire un monument ou une image est, dans l’Antiquité romaine, un phénomène qui comporte deux aspects : l’abolitio memoriae à proprement parler, qui consiste à éradiquer tout signe de l’individu condamné et à laisser visible cette absence, et son contraire, la memoria des actes et du visage (imago) du grand homme, signes visibles de celui qui est considéré comme un exemple à suivre.Le destin des cités (Carthage, Corinthe, Troie) et celui des hommes sont intimement liés dans la culture romaine : les exemples civiques et familiaux, domestiques et funéraires, mettent en exergue l’obligation de se conformer à la pietas, sous peine d’éradication. Les destructions ont en conséquence une valeur morale, éducative, et elles se doivent d’être spectaculaires pour atteindre cet objectif.