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Aridification du climat régional et remontée de la limite inférieure du cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica Manetti) aux confins de la plaine de Midelt (Maroc)

dans Claude Martin

Auteur(s) : Rhanem, Mustapha

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2012-07-02T02:00:00Z
  • Notes
    • Le cèdre de l'Atlas (Cedrus atlanticaManetti) est un phanérophyte présentant certaines exigences saisonnières en humidité, ainsi que durant certaines phases de son développement. Largement répandu à l'état spontané au Maroc, il a une grande valeur écologico-floristique, socio-économique et patrimoniale. Longtemps, cette précieuse essence a très bien été adaptée à son environnement méditerranéo-montagnard et n'a posé aucun problème sur le plan sanitaire. Or, depuis le début des années 1980, le cèdre connaît un dépérissement préoccupant, diffus ou concentré, responsable d'un recul de ses peuplements. Le dépérissement atteint des proportions anormalement élevées dans un certain nombre de massifs forestiers de la région de Midelt, dans les Moyen et Haut-Atlas. Les premiers signes se manifestent par l'atteinte d'arbres isolés ou de bouquets couvrant des superficies variées. Le phénomène peut se généraliser, comme dans la forêt d'Aït-Oufella, en bordure sud du Moyen-Atlas central, près de la plaine aride de Midelt, où la mortalité est très élevée dans certains secteurs. Mais, dans la plupart des cas, il se concentre à la limite inférieure de l'aire de répartition de l'espèce.L'examen des précipitations et des températures mesurées de 1957 à 2005 à la station météorologique de Midelt – représentative de l'ambiance semi-aride qui prévaut à la limite inférieure de l'aire de répartition du cèdre sur le versant moulouyen du Moyen-Atlas – permet de formuler l'hypothèse que les dépérissements sont imputables à un déficit des précipitations combiné à une augmentation des températures, en liaison avec plusieurs épisodes de sécheresse au cours de la période 1982-2005.Au cours de ces années, les conditions climatiques ont eu un impact négatif sur la vitalité du cèdre, ce qui a entraîné la mort de nombreux arbres. L'aridification a eu des effets particulièrement sensibles dans les secteurs où les conditions initiales étaient déjà éloignées de l'optimum écologique de l'espèce. La disparition de niches écologiques dans les secteurs les plus bas de l'aire de répartition de l'espèce provoqué une remontée de la limite altitudinale inférieure, de 1800 à 2000 m, le cèdre abandonnant progressivement la place à une chênaie (Quercus ilex L.) à genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus L.).Pour différentes raisons, toutes liées à l'exposition (ensoleillement, différence d'ambiance entre le matin et le soir, déflation neigeuse par les vents d'ouest), le dépérissement du cèdre est plus accentué sur les versants orientaux des vallons qui descendent du Moyen Atlas vers la plaine de Midelt.
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    • Français
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
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