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24 secondes par image (fixe)

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  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2017-05-10T02:00:00Z
  • Notes
    • Cet article s’attache à préciser la singularité de la photographie en tant qu’image fixe à l’épreuve du temps du regardeur, et les enjeux propres à cette fixité face aux supports de diffusion qui prennent en charge la durée de visualisation des images fixes (en vidéo ou en diaporama). On s’appuie sur les analyses connues, fortes et nombreuses, du rapport de la photographie au temps, en envisageant ce dernier sous l’angle du regardeur : celui-ci prend son temps pour faire son image, à partir du fragment qui lui est donné à voir, de ce qui n’est pas l’invisible mais l’invu indubitable dont la photographie est tirée, et enfin du déjà-vu qui meuble sa mémoire. La photographie ainsi regardée n’enferme pas le temps, elle le déploie : elle se déploie au rythme du regardeur. L’effet d’intericonicité vient retenir, en même temps qu’il le trouble, le regard sur une image : que voit-on d’un fait photographié là où l’on pense à la photo d’un autre ? Ce démêlage précaire, cette tension propre, est le privilège du regardeur d’images fixes : parce qu’elle est irrémédiablement fixe, la photographie met à distance le regardeur et l’expose à cet effort, insensé et incessible, de devoir créer seul, à son rythme à lui (face à elle qui n’en prescrit aucun), la délibération de ce qu’il voit : son image. L’expérience de l’image fixe, dans son statut – sa jouissance – esthétique, requiert ainsi une durée indéterminée et indéterminable : la définir à l’avance, de l’extérieur, revient à confisquer le regard.
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    • Français
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