Au début du vingtième siècle et durant l’entre-deux-guerres prédomine en littérature, en science, en philosophie, le paradigme anthropocentriste issu du cartésianisme et des conceptions réductionnistes de la vie animale. À cette époque, la littérature française, toutefois, à travers toute une variété de textes animaliers, configure le sujet animal dont le vécu psychique, les capacités émotionnelles, cognitives et langagières sont pensés et imaginés. Je m’intéresse dans cet article, dans une perspective zoopoétique, aux enjeux zoologiques, philosophiques et éthiques des discours et langages animaux de ces textes littéraires (essais, romans, portraits, contes…). Je me penche en particulier sur les origines et la préhistoire du langage animal, sur la pertinence de sa comparaison avec le langage articulé humain, sur le dialogisme que les discours animaux mettent en œuvre et sur le fondement d’une éthique écologique de la cohabitation entre bêtes et humains.