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Le Cru et le Lu

dans Centre de recherche sur les médiations (CREM)


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2017-12-22T01:00:00Z
  • Notes
    • Le Géant de Zéralda de Tomi Ungerer est un classique de la littérature de jeunesse. Pour analyser le processus de socialisation que nous propose ce récit littéraire d’un rite d’apprentissage, nous nous sommes intéressée dans un premier temps à la structure culturelle des lieux imaginaires : la ville, univers urbain et clos de la pensée domestiquée ; le monde de l’ogre, un ailleurs abandonné aux forces de la pensée sauvage ; le monde de l’héroïne, Zéralda, un univers protégé qui n’est pas soumis aux oppositions tranchées du sauvage et du familier mais où les éléments passent d’un lieu à un autre (domus, campus, saltus) et peuvent se « désensauvager ». Sur le chemin des passages obligés, l’ogre et la fillette se rencontrent : ils ont besoin l’un de l’autre pour que précisément le rite de passage s’accomplisse. Le travail d’initiation se présente alors comme une nécessaire coopération où chacun va apprendre à agir selon son registre. Pour faire avancer l’ogre sur le chemin du rite, les deux adjuvants utilisés par Zéralda sont l’art du cuit et la littératie. Il faut que l’ogre se détache de l’oralité native pour accéder à l’ordre graphique. Si la coexistence pacifiée du domestiqué et de l’ensauvagé est inscrite dans la dernière image, on ne sait pour combien de temps : l’un des enfants du couple tient une fourchette et un couteau dissimulés dans son dos, signalant que la lignée des ogres n’est pas éteinte… La fin s’affiche comme une fin sans fin. Si un rite biographique ne saurait se répéter, le récit littéraire lui peut être lu et relu tant qu’il y a chez le jeune lecteur appétit de rite.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
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