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Analyse pollinique du site de Hagenthal‑le‑Bas (Haut‑Rhin, France) et occupations archéologiques de l’est du Sundgau


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    • 2016-12-01T15:45:18Z
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    • Un paléochenal du ruisseau (le Kirchbach) parcourant la partie basse du village de Hagenthal-le-Bas (68) a été repéré lors d’une prospection destinée à inventorier les zones susceptibles de faire l’objet d’analyses palynologiques dans cette région du Sundgau, située à l’extrême sud de l’Alsace, sur le piémont au nord du massif jurassien. Cette prospection s’inscrivait dans le cadre du programme de recherche développé autour de l’abri Saint Joseph, situé sur la commune de Lutter à 8 km au sud-ouest de Hagenthal, qui a fait l’objet d’une fouille programmée entre 2005 et 2011. Le forage effectué dans ce paléochenal a permis de recueillir 4,50 mètres de sédiments limono-organiques déposés lors des épisodes de divagations du cours d’eau ; la sédimentation discontinue est affectée par de nombreuses lacunes chronologiques. La mesure en continu de la susceptibilité magnétique montre une succession de cycles et de pics de fortes valeurs répartis sur toute la séquence, traduction pour la plupart des déplacements du cours d’eau dans le fond de la vallée. Douze datations par le radiocarbone ont été effectuées sur cette séquence. La construction du modèle âge/profondeur a été difficile en raison de l’irrégularité de la sédimentation. Ce modèle confirme l’existence d’une importante lacune entre environ 9 000 et 4 000 ans cal. BC (environ 11 000-6 000 BP). Le diagramme palynologique débute au cœur de l’Allerød, entre environ 11 500 et 11 150 ans cal. BC (13 450-13 100 ans cal. BP), dans un environnement très forestier dominé par le pin. La fin de l’Allerød, la totalité du Dryas récent et l’extrême début de l’Holocène correspondent à un régime beaucoup plus actif du ruisseau qui a empêché toute sédimentation fine. À partir d’environ 9 400-9 300 ans cal. BC (vers 11 400 BP) débute alors une longue période largement dominée par le pin qui va durer jusque vers 3 600-3 500 ans cal. BC (vers 5 500 BP). Vers 4 400-4 300 ans cal. BC (environ 6 300 BP), apparaissent quelques grains de pollen de céréales accompagnés d’armoise et de Rubiaceae. Si ces très faibles indices de présence humaine se situent bien dans une phase ancienne du Néolithique, ils sont toutefois plus récents que les occupations les plus anciennes du site archéologique de Lutter. Au cours du Néolithique final, pendant environ un millénaire, des signes plus évidents d’impact de l’homme sur l’environnement de cette micro-région sont visibles. Ensuite, il faudra attendre le milieu de l’Âge du Fer pour que de nouveaux indices polliniques d’anthropisation réapparaissent dans ce diagramme. Jusqu’au ve siècle de notre ère, ils restent pourtant très discrets, masqués par les apports polliniques de la forêt humide qui occupe le fond de la vallée. À partir des ve-vie siècles, jusqu’au xiie-xiiie siècles, des cultures variées, des pâtures et des prairies de fauche occupent une grande partie du territoire alors que les collines proches restent le domaine des forêts. Il est très probable que cette phase de forte emprise agricole se prolonge encore sur plusieurs siècles. En effet, à partir de 90 cm de profondeur, soit vers le xive siècle, une phase détritique (trop pauvre en pollen) se développe et occupe toute la partie supérieure de la séquence. Cette phase détritique pourrait être la conséquence des effets locaux du Petit Âge Glaciaire. Toutefois, les indices polliniques d’anthropisation élevés tendent plutôt à attribuer cette augmentation du détritisme à l’anthropisation de plus en plus importante du bassin versant de ce ruisseau.
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