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De la lettre à la « Rêverie » : Diderot randonneur de l’esprit dans les Lettres à Sophie Volland

dans Société Diderot


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2007-04-02T02:00:00Z
  • Notes
    • Les quelques lettres à Sophie Volland que Diderot a consacrées à des descriptions de jardins et à des récits de promenade méritent qu’on s’y arrête un instant, en particulier dans la mesure où ces derniers rappellent La Nouvelle Héloïse en anticipant sur les Rêveries du Promeneur Solitaire de Rousseau. Malgré la brouille entre les deux philosophes, appa­raissent là deux sensibilités, voire deux techniques extrêmement proches. L’une, héritée de l’usage stoïcien, consiste à consigner dans une lettre les détails d’une vie consacrée à l’exercice d’une discipline faite de rigueur et de méditation — celle-ci accessoirement menée au grand air. L’autre, plus moderne, s’imprègne du paysage jusqu’à établir des liens esthétiques et sentimentaux entre la nature et l’état de l’âme, et se montre même à la base de l’écriture autobiographique qui constitue Les Rêveries. Mais, à mi-chemin entre ces deux pôles d’écriture qui le rapprochent de Rousseau, Diderot manifeste aussi ce qui fonde sa pratique au sein des Lettres à Sophie Volland. Depuis La Promenade du Sceptique, le philosophe marque en effet son attachement à la recherche d’une forme/fonction de la pensée qui reproduirait, ainsi qu’une randonnée parfois chaotique à travers champs, le cheminement singulier d’une réflexion poétique poursuivie au gré des méandres d’une conversation intérieure : davantage par association et bifurcation que par syllogismes.
  • Langues
    • Français
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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