Les textes des hommes des Lumières juifs du xviiie siècle sur la langue hébraïque sont le lieu d’un glissement fondamental opéré cependant avec hésitation. A son début se trouve l’exil comme expérience de l’étranger qui donne naissance à des récits empreints de la nostalgie d’une origine qui garantirait une autodéfinition par exclusion de l’étranger. Petit à petit les narrations exiliques cèdent toutefois la place à la possibilité de parler de la Diaspora comme lieu du présent, où les tentatives de se rapprocher de la culture environnante et la distanciation par rapport à cette dernière apparaissent entrecroisées de manière très ambivalente.