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Peuple, crime et secret : la mort violente dans les romans de Sand (1832-1853)

dans La Société de 1848


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2008-09-09T02:00:00Z
  • Notes
    • Dans la première moitié du XIXe siècle, la visibilité du peuple semble n'exister que par le biais de la violence et du crime. Eugène Sue, Balzac, Hugo l'illustrent dans des registres différents. George Sand s'attache aux crimes et aux secrets du peuple, mais elle le fait en adoptant tantôt le regard des meurtriers, tantôt celui des amis ou des parents des victimes. Jamais elle n'aborde la sanction pénale ou le spectacle du châtiment. Les conflits collectifs, en particulier les rixes mortelles entre compagnons du tour de France, sont présents et dénoncés dans ses " romans rustiques ". Toutefois, son traitement de la violence possède une triple originalité : elle analyse d'abord la part de responsabilité de " l'intervention bourgeoise " ; elle se montre hostile à l'exploitation émotionnelle du crime et elle euphémise la mort violente ; enfin elle met en scène des assassinats impunis et suggère que toutes ces victimes oubliées sont ensevelies dans un même silence. Bien souvent les héroïnes comme les personnages masculins meurent pour une question d'honneur. Reste que dans les romans de George Sand, la " puissance publique " semble inexistante, presque absente. L'auteur des maîtres sonneurs refuse à la fois de s'apitoyer et de sacrifier à la nostalgie, elle préfère décrire le dépassement du remords et du ressentiment, et la puissance créatrice de l'oubli.
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    • https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/
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