Jean Garrigues montre dans cet article que la carrière politique du général Boulanger est marquée par l'exil et plus encore que le boulangisme a largement instrumentalisé les multiples évictions du pouvoir de son chef jusqu'à ce que cette stratégie ne devienne un piège qui aboutit à la disparition de l'homme et de son mouvement. L'exil devient non plus une situation de martyr, une " traversée du désert " qui sert à rebondir, mais un aveu d'impuissance et d'échec. L'auteur par cette analyse des mécanismes de l'exil comme arme politique à double tranchant rend caduque la simple explication psychologisante de l'amoureux dépressif : c'est plus l'absence de sens politique qui fait échouer " ce César coupé de ses troupes ".