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Christianisme et tragédie : le cas Racine

dans Faculté de théologie catholique de Strasbourg

Auteur(s) : Vallin, Philippe

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2012-03-21T01:00:00Z
  • Notes
    • La naissance de la tragédie fait une énigme moins obscure, à tout prendre, que sa renaissance en milieu chrétien, encore qu’à quelques moments rares et choisis de l’expérience collective de la foi. Car, sous le régime du christia- nisme, il ne fut pas difficile à la scène sacramentelle du salut, le baptême ou l’eucharistie, d’absorber dans son drame réussi tout ce que la tragédie grecque avait négocié de souffrance fatale, de passions implacables, de nécessité mortelle: en Jésus-Christ, Dieu est une victime sans égal. Or, l’exemple de la tragédie racinienne doit nous interroger, puisqu’elle ne prétend nullement reconquérir un espace acquis au sacrement, mais qu’elle fait valoir avec une acuité théologique le suspens tragique qui précède la dévolution divine de la grâce. Bossuet, autorisé par les Confessions, voulut que la conversion de Racine s’interprétât comme une rétractation de sa poésie tragique. Mais il paraît au contraire que la narration du célèbre converti au Livre VIII des Confessions marque la pertinence spéciale de la scène tragique en christianisme: ainsi qu’on en fait la preuve avec Athalie, tragédie de l’Ancien Testament, rien de plus tragique et de plus chrétien, en effet, qu’une scène de salut qui ne se sait pas encore la scène du Sauveur.»
  • Langues
    • Français
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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