Issu d’un travail de recherche sur la couverture de la mobilisation contre le G8 d’Evian, cet article porte sur la construction du débat public sur la tenue du contre-sommet au G8 de 2003. En examinant le débat public avant la manifestation géante, et non le « moment manifestant », on montre comment un cadre d’interprétation sécuritaire se plaque solidement sur l’organisation de l’événement protestataire. Dans un tel contexte, le mouvement social échoue à faire passer ses idées et expertises, à s’imposer comme acteur légitime dans le débat public, victime aussi de sa position sur la violence et de la mémoire programmée des journaux sur les contre-sommets.