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Figuration, ou la parole éclipsée : le statut discursif de l’accusé dans les procès de cour d’assises

dans Presses universitaires de Franche-Comté


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  • Date
    • 2021-07-27T02:00:00Z
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    • Résumé : Nous proposons une analyse des pratiques langagières dans les procès de cour d’assises, centrée sur la nature des formes linguistiques qui président à ce que nous appelons la construction discursive du personnage criminel. Cette construction, qui justifie la forme du procès d’assises, en constitue la fonction symbolique. Elle s’opère sur deux plans, correspondant à deux modes de présence de l’accusé : comme auteur des faits, autrement dit comme actant (auquel il est fait référence dans la parole des protagonistes), et comme acteur du procès (qui participe aux débats).Les modes de référenciation comme le type d’actes discursifs dévolus à l’accusé montrent que son statut de personnage est corollaire de son éviction de la sphère des sujets-énonciateurs, c’est-à-dire des locuteurs sources de points de vue, participant aux ajustements intersubjectifs propres à l’interlocution – s’il peut y avoir désaccord sur les traits du portrait dessiné, il y a consensus sur l’activité de dépeindre ce personnage auquel on peut éventuellement s’identifier mais qui est situé sur un plan tel qu’il ne saurait y avoir confusion entre lui et « nous ».Dans ce cadre, le « bon accusé » est celui qui illustre le portrait que les protagonistes dressent de lui, et dont la parole se cantonne au registre de la confirmation, de l’expression du sentiment ou de la narration. Une attitude de locuteur-énonciateur, s’appropriant le registre de la question, de la contestation, de la reformulation, peut être dommageable, car perçue comme résistance active au travail d’élaboration du personnage.
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