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L’épistémologie de Hjelmslev : Entre métalangage et opérations

dans Presses universitaires de Liège (PULg)


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  • Date
    • 2017-03-01T01:00:00Z
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    • La fonction métalinguistique fait recours à deux techniques principales : la paraphrase et le métalangage. On essaie de montrer que, entre ces deux constructions, c’est seulement par le métalangage qu’on peut parvenir à une description des objets.L’essai se poursuit en proposant une archéologie du faire et une reconstruction des opérations nécessaires pour conduire une description. Une lettre de Ferdinand de Saussure à Antoine Meillet est ici le point de départ pour reconstruire ce rapport entre métalangage et méthodologie car, dans cette correspondance, Saussure indique une voie complémentaire à la quête terminologique. En signalant un échec sur le terrain métalinguistique, il propose de compléter une épistémologie du métalangage par une épistémologie du faire. Quelques années plus tard, Hjelmslev développera les propositions de Saussure, en intégrant ainsi au métalangage les procédures et les opérations de description. Malgré son enracinement logique, la théorie proposée par le linguiste danois reste une des rares à se questionner sur le statut méthodologique de la sémio-linguistique. L’auteur des Prolégomènes ne se limite pas à introduire les règles de construction du métalangage, mais y intègre les opérations qu’il faudra suivre pour amener à bien la description. Pourtant, au cours de cette réflexion, on propose une critique au système de métalangages introduit par son livre le plus connu : plutôt qu’en donner une typologie statique, on argumente ici pour une prise en charge de la dimension diachronique du métalangage. On constate ainsi que, depuis sa naissance, la sémiotique a inauguré une articulation de catégories d’analyse en évolution qui constituent son métasystème. Toute application doit se mesurer avec ce réseau de catégories en expansion dans le temps. Suivant encore le sillon tracé par Hjelmslev, on propose du métalangage une définition plus réaliste qui se veut, en même temps, diachronique et applicative. Si toute sémiotique comporte deux axes, celui du système et celui du procès, une méta-sémiotique doit se composer, elle aussi, d’une part d’un métasystème, en tant que réservoir historique de modèles et de catégories, de l’autre d’un métaprocès, en tant qu’ensemble d’opérations qui dirigent les différentes phases de l’application. Sur une telle base, on compare alors les différentes théories descriptives pour montrer l’existence d’un temps opérationnel où se situe l’application, pour chaque théorie examinée, tout en distinguant les différents modes d’existence de l’objet pendant la description. Finalement, on montre que la procédure d’application demande d’autres opérations qui ont comme but des ajustements entre la théorie et l’objet. Ces ajustements ne sont rien d’autre que les modes d’adéquation du métalangage à l’objet, car l’application met à l’épreuve le pouvoir descriptif de la théorie. Si l’opération d’adéquation a des répercussions sur l’articulation du métasystème, c’est parce que les singularités relevées dans l’objet peuvent être généralisées à d’autres objets ou étendues à d’autres classes d’objets. La réflexion se termine par quelques observations sur la logique qui préside à l’adéquation et par une typologie de figures issues par ces modèles d’adéquation : l’inexpérimenté, le compétent, l’expert et l’innovateur.L’union entre la visée métalinguistique et opérative, telle qu’elle a été constatée tout au long de cette réflexion, nous interpelle alors sur un dernier point : si l’attention portée à la pratique sémiotique concerne la procédure, l’unité de la sémiotique, au moins pour les sémiotiques à visée applicative, ne serait-elle pas à rechercher dans la méthodologie plutôt que dans le métalangage
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