La santé devient une affaire de plus en plus publique, engageant l'Etat, les politiques publiques nationales et les référentiels internationaux. Mais, en même temps, elle connait un mouvement de "privatisation" en un double sens. D’une part son espace social est de plus en plus perméable à la montée des normes de performance, de productivité et de concurrence généralisée, voire de rentabilité. D’autre part, elle devient aussi une affaire de plus en plus privée en ce que ses normes investissent de plus en plus les conduites intimes. Le texte propose des hypothèses sur ces mutations, notamment celle d'un changement de centre de gravité institutionnel de notre société. L'institution santé y occuperait désormais une place prépondérante.