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Violences conjugales subies par les femmes 

dans Presses universitaires de Paris Nanterre


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-12-16T01:00:00Z
  • Notes
    • Les données de deux enquêtes quantitatives réalisées en France en 2000 et 2015, nommées « Enveff » et « Virage », permettent de produire et d’actualiser les savoirs sur les violences conjugales subies par les femmes, à l’aide de données représentatives à l’échelle nationale. En comparant les prévalences des violences subies par les femmes dans le cadre conjugal, on observe que les formes les plus graves n’ont pas baissé de manière significative depuis le début des années 2000. Les femmes restent exposées à un continuum de violences, c’est-à-dire qui prennent des formes diverses (Kelly, 1988, 2019) et impactent leurs parcours de vie dans la durée, comme nous le verrons au fil de cet article. L’expérience masculine de faits violents est de manière générale moins sévère, non multiforme et plus discontinue. Les hommes déclarent des faits sur des temporalités plus courtes, qui relèvent majoritairement du conflit ; la notion de « violences conjugales » est peu pertinente en ce qui les concerne. Ces données balayent donc les présupposés sur la symétrie des faits vécus par les femmes et par les hommes, en particulier quand on élargit l’approche transversale (sur les 12 derniers mois) à une approche de long terme (au cours de la vie) ; en prenant en compte les affects, notamment la peur et la honte, les analyses montrent de manière indiscutable qu’il n’y a pas de symétrie entre les expériences vécues par les femmes et celles vécues par les hommes. Entre 1 % et 3 % des hommes déclarent des violences alors que, selon le parcours, plus de 10 % des femmes (notamment celles qui sont séparées au moment de l’enquête) ont subi des violences conjugales au cours de leur vie. Ces résultats empiriques montrent l’intérêt de l’analyse comparative permise par deux enquêtes quantitatives menées à 15 ans d’intervalle. Cette comparaison permet d’éclairer les dynamiques temporelles, de genre et d’âge, au prix d’un outillage méthodologique complexe, donc difficile à mettre en œuvre, dont les limites seront discutées au fil des analyses. Elle montre également dans quelle mesure la question des affects et de la temporalité sont des dimensions centrales de l’exposition des femmes aux violences conjugales. Enfin, nous verrons dans quelle mesure la théorisation féministe des violences de genre reste opérationnelle au fil des années et de la progression des connaissances scientifiques, en l’occurrence ici avec un matériau quantitatif.
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