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« L’art est mon métier » : émergence et professionnalisation du marché de l’art à Dubaï

dans ​Editions de la maison des sciences de l'homme

Auteur(s) : Moghadam, Amin

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2012-08-22T02:00:00Z
  • Notes
    • Depuis le milieu des années 2000, le paysage urbain et social de Dubaï est de plus en plus marqué par la présence de nouveaux acteurs impliqués dans les domaines artistiques et culturels ainsi que par l’émergence de nouveaux espaces dédiés à ces mêmes activités. Les politiques publiques apportent un soutien mitigé à cette présence nouvelle d’autant plus que, depuis 2008, la fin de l’âge d’or des opérations immobilières a imposé à Dubaï de promouvoir une image nouvelle génératrice de profits économiques considérables. L’entrée des beaux-arts aux Émirats arabes unis, telle que cette notion est définie en Occident, s’est faite à l’initiative d’une série d’experts et de marchands d’art, souvent formés en Europe ou aux États-Unis et néanmoins familiers des Émirats. Ces derniers ont fait circuler et voir les œuvres d’artistes d’origine souvent moyen-orientale dans des espaces privés inusités de la ville tels que les hôtels et à l’attention d’entrepreneurs de la région qui, progressivement, se sont intéressés à ces nouvelles expressions et à l’originalité des thématiques traitées, mais aussi à la valeur marchande qu’elles représentent. Les instabilités politiques et économiques des pays voisins ont consacré le rôle de Dubaï comme lieu de rencontre de la triade artistes/galeristes/collectionneurs et lieu d’échange avec les acteurs de la commercialisation et de la marchandisation. En 2006, Christie’s organise la première vente publique d’art contemporain arabe et iranien, suivie par celle de Bonham’s en 2008. Le flux d’acteurs du marché de l’art visuel à destination de Dubaï a pris son essor grâce à des événements emblématiques comme la foire de Dubaï, Art Dubai, initiée en 2007. Depuis des villas privées ou des boutiques au sein des centres commerciaux dans les premières années, jusqu’à la concentration de hangars – à l’image d’une « Little Italy » culturelle –, transformés en grandes galeries d’art, les nouveaux espaces et l’évolution de leur caractère témoignent de la maturation du monde de l’art visuel dans la ville. Ainsi, une infrastructure culturelle s’est constituée en réseau pour des artistes qui décident d’élire Dubaï comme lieu de résidence. Cet article1, en rappelant le rôle des différents acteurs publics et privés dans l’avènement de la scène des arts visuels à Dubaï, s’appuie sur les entretiens menés auprès de galeristes, d’artistes résidents ou de passage et de collectionneurs pour tenter d’identifier les tendances actuelles dans l’organisation d’espaces dédiés, en tant que formes révélatrices de la maturité de la scène artistique et des orientations esthétiques des œuvres d’art représentées. Ces dernières sont influencées par la demande du marché, lui-même influencé par la catégorie des « experts d’arts » et des curators qui, dans l’élargissement des possibilités de l’art contemporain, attribuent des valeurs financières et symboliques à certains esthétismes au détriment d’autres et influent ainsi sur le choix des collectionneurs. C’est aussi dans ces dynamiques que l’artiste moyen-oriental impliqué dans ce jeu d’acteurs doit se définir et redéfinir sa place pour, d’une part, satisfaire ses besoins d’expressions artistique, sociale et politique et pour, d’autre part, devenir un « artiste » publiquement reconnu.
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