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Entre utilitarisme et pessimisme : pour une recherche utile, utilisable et utilisée

dans Les Éditions en environnement VertigO


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  • Date
    • 2012-06-26T02:00:00Z
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    • Pas un jour sans qu'un livre, un débat, une déclaration ne soulignent les limites de notre développement : limites économiques, limites écologiques, limites sociales. La croissance ne crée jamais assez d'emplois. Le réchauffement climatique devient une évidence pour tous. Les pollutions se multiplient et posent des problèmes de santé publique. Les manifestations de l'exclusion, même si la misère est, bien sûr, plus marquée au Sud, s'imposent partout. Pourtant, la science n'a jamais été aussi productive en connaissance et en technologie. Mais malgré ces progrès, force est de constater que le mal-développement et ses manifestations (la crise des ressources, les pollutions industrielles, la misère, l'exclusion) sont toujours présents. Ce paradoxe est d'autant plus fort que la science n'a jamais été aussi attentive à la demande sociale ni aussi préoccupée par son « utilité ». L'expression « demande sociale » suggère que des acteurs extérieurs à la communauté scientifique contribuent à la définition des problèmes de recherche (Grossetti, 2000). Gibbons et al. (1994) défendent l'hypothèse d'un nouveau mode de production du savoir, centré sur les problèmes à résoudre tels que définis par l'industrie ou les pouvoirs publics, en rupture avec l'organisation académique des disciplines et des universités. Ces choix, à priori peu discutables, se traduisent par une recherche utilitariste conçue pour ses applications, mais sans capacité réelle à penser le futur. Les auteurs défendent l'idée que le futur est si incertain que la science ne peut être pleinement mobilisée. Ils justifient cette hypothèse en montrant l'insuffisance des réponses aux défis du développement durable et en soulignant la faible capacité d'innovation des sociétés dans leur ensemble pour répondre aux changements. Reprenant la notion de « capacité d'adaptation » développée dans le cadre de la réflexion sur le changement climatique, ils proposent l'adaptation des processus d'innovation en entreprise au développement durable grâce à des processus d'apprentissage et de renforcement de compétences. Ils préconisent une recherche « citoyenne » éclairant les choix des acteurs. Ils insistent et détaillent sur les rôles principaux de cette recherche : expérimentation sociale et gestion de l'information pour élaborer à la fois un projet de société et développer les réponses que ce projet nécessite.
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