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Résumé : « Doris Lessing occupe une place particulière et importante dans la littérature contemporaine. (...) Découverte en France en 1976 avec "Le Carnet d'Or", son chef d'œuvre et sans doute le plus autobiographique de ses romans, elle devient, sans le vouloir, la porte-parole des intellectuelles féministes qui se reconnaissent dans les interrogations de son héroïne sur le roman, l'amour, la politique et la psychananlyse. Cette femme libre deviendra un exemple pour les femmes des années soixante-dix en quête de liberté. Il s'agit, en fait, d'un malentendu dont aujourd'hui Doris Lessing s'explique : " Ce qui a pu capter ces lectrices ferventes, c'est le ton libre, franc, si féminin que j'emploie, c'est tout". » (Paule Zajdermann) Le film est construit à partir d'un entretien filmé avec Doris Lessing à Londres. Des voix viennent s'intercaler entre les propos de l'écrivain. Narratrice de sa propre vie, Emmanuel Salinger et Paule Zajdermann lisent des extraits, tous à la première personne, de "Rire d'Afrique", "Le Carnet d'Or" et de "Dans ma peau", son autobiographie publiée en 1994. Des images filmées en super 8 au Zimbabwe, sorte de carnet de voyage filmé, illustre les extraits de "Rire d'Afrique".

Résumé : Cinq thèmes rythment ce parcours dans l’univers poétique de René Char : la famille, la nature, le surréalisme, l’engagement, les écrits et les amitiés. La voix du poète, omniprésente dans le film, dit des poèmes et parle de sa vie. En voix off également, un commentaire rappelle le parcours du poète « guerrier et paysan », son engagement déterminé contre le fascisme. Le réalisateur recueille le témoignage des proches : Alexandre Galpérine, peintre, Paul Veyne, ami d’enfance, professeur au Collège de France, avec lequel René Char entretint une amitié profonde et durable. La fille d’Albert Camus rappelle l’admiration que portait son père à l’homme et à son œuvre, après qu’il eut publié en 1946 "Les Feuillets d’Hypnos", traces brûlantes de sa révolte. Témoignent également Claude Lapeyre, compagnon de randonnée et ami de René Char, à qui fut dédicacé "Les Chants de la Balandrane", Pierre Boulez, ainsi que des compagnons de Résistance. Photographies et archives filmées sont utilisées pour évoquer le contexte historique. Plusieurs poèmes sont lus par une comédienne.

Résumé : Poète gallois, Dylan Thomas est né à Swansea, au Pays de Galles, en 1914. Il meurt brutalement en 1953 d’une intoxication alcoolique. Il est présenté dans ce film comme l’idole de toute une jeunesse d’avant-garde, le premier poète moderne à avoir vécu et terminé sa vie en « pop star » et à ce titre revendiqué par les mouvements beatnick, hippie et punk. Le film mêle des extraits de textes autobiographiques, marqués par la culpabilité, la révolte et la souffrance, et des poèmes dits par Dylan Thomas lui-même. Il évoque aussi le dramaturge, le conférencier, le scénariste et l'auteur de pièces radiophoniques. Il est illustré par de nombreuses photos et prises de vues dans le pays gallois, autour des villes de Swansea et de Laugharne où le poète vécut. Avec la participation de Daniel Jones, son ami d’enfance.

Résumé : Portrait de l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft (1890 - 1937), continuateur et rénovateur de la tradition gothique, maître de la littérature fantastique. Ce portrait se présente comme une tentative de biographie psychique. Disposant de peu de matériel documentaire, la célébrité de Lovecraft ayant été posthume, les auteurs ont choisi d'évoquer l'univers mental de cet écrivain névrotique, antisémite et raciste, en évitant l'illustration et en restituant plutôt les "tensions qui parcourent et constituent le texte lovecraftien". Cette évocation est conçue comme une expérience d'optique, avec beaucoup de plans empruntés à l'imagerie médicale : floraisons de polyèdres de la cristallographie, larves translucides, cellules en mouvement, croissance accélérée de végétaux. Son univers mental est un paysage carcéral, hanté par la peur, ravagé par la douleur, l'échec social et l'exil intérieur. Le décor est celui d'un appartement pauvre et vétuste, peut-être celui de l'appartement new-yorkais où Lovecraft a vécu en 1925 et 1926 des années douloureuses : sa "descente aux enfers" est matérialisée par des jeux d'ombres et de lumière, sur des motifs de papier peint, où quelques photographies sont mêlées à des archives de New York ou de Providence dans les années 20. Une même voix off d'un comédien dit à la fois le commentaire, les textes extraits de l'œuvre : "Dagon", "La Quête onirique de Kadath l'Inconnue", "L'Affaire de Charles Dexter Ward", "L'Abomination de Dunwich", "Le Livre de Raison" (in "Night Ocean et autres nouvelles"), et des correspondances.

Résumé : Pour approcher l'abondance et la diversité des thèmes développés dans l'œuvre de Jean Anouilh, Claude Santelli fait appel à une profusion de témoignages : comédiens, critiques dramatiques, directeurs de théâtre. En regard de leurs propos, des morceaux choisis dans le répertoire théâtral de Jean Anouilh mettent en évidence l'ironie, la dérision, la férocité et le pessimisme fondamental de l'homme. Le critique Frédéric Ferney voit en lui un auteur daté, avec un côté « vieille France », mais peut-être éternel. Jacques Nerson le perçoit plus comme un anarchiste que comme un auteur de droite. Claude Santelli rend aussi hommage au metteur en scène et on perçoit la complicité, l'enthousiasme et le bonheur de jouer que des comédiens tels que Suzanne Flon, Michel Bouquet, François Perrier ou Jean-Pierre Marielle ressentent encore.

Résumé : "Je dis des mots pour m’égarer, je me joue et vous joue une pièce. Et celle en moi qui se déroule, vous n’en saurez jamais rien. Vous ne saurez jamais ce qui m’étouffe." (Louis Aragon, "La Mise à mort"). Pierre Daix, ancien rédacteur en chef des "Lettres Françaises", a été pendant près de trente ans le plus proche collaborateur d'Aragon. Dans ce film, il a voulu, avec le réalisateur Hervé Baslé, présenter "la pièce de théâtre dont Aragon est l’acteur principal" et découvrir tout ce qui a "étouffé" l’écrivain, tourmenté de toutes les tragédies de son siècle. Filmé dans un théâtre, il occupe la place du metteur en scène dans la salle et lit son propre commentaire, tandis que, sur la scène, de jeunes élèves du Conservatoire disent des extraits de l'œuvre autobiographique d’Aragon. Parfois les voix se mêlent. Des images d'archives et des photographies sont projetées sur le fond de la scène.

Résumé : Écrivain, journaliste et homme de lettres, Roger Grenier est né en 1919. Son œuvre est abondante et diverse. Il est, selon Jean-Jacques Brochier, rédacteur en chef du "Magazine littéraire" et auteur de ce film, l'un de nos meilleurs romanciers contemporains. Journaliste, engagé par Albert Camus, son ami, dans l'équipe de "Combat", puis à la rédaction de "France Soir", il suivra de près les procès de la Libération auxquels il consacrera son premier essai "Le Rôle d'accusé" (1948). Membre, depuis 1964, du prestigieux Comité de lecture des Éditions Gallimard, il est à la fois l'acteur et le témoin de la littérature française de la deuxième moitié du vingtième siècle. Le film qui lui est consacré évoque les principales étapes de sa vie, son enfance à Pau, ses débuts dans la littérature, la guerre, la Libération. Ce parcours biographique, ponctué de longs entretiens avec l'auteur, est commenté et illustré de photographies, d'archives filmées et de plans des lieux insolites de Paris, évoqués dans le recueil de nouvelles publié par l'écrivain en 1982 aux Éditions Gallimard : "La Fiancée de Fragonard".

Résumé : La correspondance de Pierre Reverdy avec Pierre Rousselot est le fil conducteur de ce portrait. Elle donne des indications biographiques sur l’enfance et l’adolescence du poète, et éclaire ce parcours qui n’est passé ni par l’étude, ni par les livres. Sont évoqués le départ pour Paris, puis la retraite à l’abbaye de Solesmes, suivie d’une conversion au catholicisme dont Pierre Dumayet cherche à percer le mystère. Dans l’œuvre écrite, Dumayet propose une approche des premiers poèmes en prose dont la publication en 1915 envenima les relations de Pierre Reverdy avec Max Jacob, et s’attarde sur la publication de la revue Nord Sud, fondée par Reverdy, dans laquelle celui-ci publia un texte capital sur le cubisme. Les années noires de l’Occupation sont évoquées. Pierre Reverdy est absent de l’anthologie des poètes de la Résistance. Pierre Dumayet rappelle qu’il fut en effet reproché à Reverdy de continuer à écrire dans l’abbaye occupée par les Allemands, mais aussi son refus de publier durant cette période. Des cartes postales anciennes, des photographies, des images de l’abbaye de Solesmes, illustrent le propos de Dumayet. En filmant des cours d’eau ou des sous-bois paisibles, Rober Bobert évoque les paysages d’enfance et restitue l’amour de Reverdy pour la nature. Avec la voix de Pierre Reverdy (extrait de la "Voix des poètes", France Culture).

Résumé : L'écrivain britannique Evelyn Waugh, se caractérise par sa pratique très pure et raffinée de la langue anglaise et par son style sarcastique. Pour dresser son portrait, les réalisateurs ont adopté la manière d'une investigation. Le commentaire, au rythme rapide, présente d'emblée l'écrivain comme un homme provocateur, misanthrope, excentrique. Joshua Phillips, co-réalisateur du film, endossant le rôle de l'enquêteur, rassemble témoignages et informations sur l'auteur. Il interroge son fils, Auberon Waugh, sa fille Harriet, les écrivains David Lodge et William Boyd, ce dernier étant présenté comme l'héritier littéraire de Waugh. Le film est composé d'extraits de films de fiction et de films d'amateurs, de photographies, de prises de vue réelles et d'archives sonores. Lecture d'extraits d'ouvrages d'Evelyn Waugh publiés entre 1945 et 1963.

Résumé : Pierre Dumayet raconte la vie de Pierre Louÿs : son amitié de jeunesse avec André Gide et Paul Valéry, les rencontres littéraires, Verlaine, Mallarmé, le lancement de la revue "La Conque" en 1891, la rencontre et l'amitié avec Oscar Wilde, la rencontre avec Debussy, les amours successives et contrariées, les poèmes érotiques, le succès des "Chansons de Bilitis" et celui encore plus grand d'"Aphrodite", en 1896. Tandis que les différents personnages apparaissent dans la vie de Pierre Louÿs, leur portrait photographique apparaît peu à peu dans un bain de révélateur chimique. Pierre Louÿs a en effet beaucoup pratiqué la photographie. Ces portraits forment des albums recomposés au gré des rencontres, des amitiés et des brouilles. Le commentaire de Pierre Dumayet est également illustré de documents extraits des "Tiroirs" de Pierre Louÿs (photographies, fiches, agendas, ... ) conservés à la Bibliothèque de l'Arsenal.

Résumé : Le film s'intéresse à l'itinéraire intellectuel et politique de Mauriac et à ses engagements de journaliste. Issu d'une famille bourgeoise, catholique et conservatrice ("J'étais à droite par ma naissance, par mon milieu social, nous étions enfermés dans notre droite ", dit la voix de François Mauriac), plusieurs événements façonnent son parcours : la participation au mouvement de catholicisme social, le Sillon, l'indignation devant l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie fasciste en octobre 35, puis face à la Guerre d'Espagne. Le film est ensuite découpé en plusieurs périodes : Les années noires (1939-1944) , Les années d'espoir (1944-1945), et Le temps du Bloc-Notes (1952-1970). Le contexte politique et intellectuel de ces différents moments est restitué par le journaliste et écrivain Jean Lacouture et par l'historien René Rémond ; l'écrivain Jean Touzot précise notamment l'attitude de Mauriac par rapport à Pétain, Jean Daniel témoigne de sa participation à L'Express, véritable transgression, et le philosophe Francis Jeanson de sa dénonciation précoce de la guerre d'Algérie comme guerre coloniale. Tous sont filmés au domaine de Malagar, la demeure girondine de Mauriac, tout comme Claude Rich qui fait la lecture des articles. Les archives sonores et filmées sont l'occasion d'entendre la voix de Mauriac et de surprendre son expression espiègle, alors qu'il se livre dans un entretien, avec lucidité et sans complaisance. Le film rend compte aussi de sa posture par rapport à l'écriture journalistique. Comme le dit Jean-Claude Guillebaud, il ne la considère pas comme un sous-produit de la littérature : "J'ai pris le journalisme au sérieux, c'est pour moi le seul genre auquel convienne l'expression de littérature engagée. La valeur de l'engagement m'importe ici au même titre que la valeur littéraire, je ne les sépare pas".

Résumé : Après la guerre d'Algérie, René Nicolas Ehni quitte l'Alsace, se fait un nom à Paris avec son premier roman, "La Gloire du vaurien", et devient une figure du milieu littéraire et théâtral. Il décide après quelques succès de retourner en Alsace, part en voyage et se fixe en Crète où il vit depuis quinze ans. Ayant visiblement renoncé à l'approcher de façon conventionnelle, le réalisateur Jean-Luc Bouvret filme Ehni dans son environnement, au café, chez lui ou à l'église, l'accompagne dans ses déplacements, ses voyages, et tente de cerner - à travers de petites mises en scène - la figure insaisissable et provocatrice de René Nicolas Ehni. Il parvient à exposer dans son film les différentes facettes de ce personnage truculent et bavard, converti à la religion orthodoxe, qui étonne par son extravagance, parle plus qu'il n'écrit, boit plus que de raison et prie. Le film, comme le personnage, suscite à la fois rejet et fascination. Avec des extraits de "Algérie roman" (Denoël, 2002) ; "Vert de gris" (Nuée bleue, 1994) ; "Venez, enfants de la patrie" (Nuée bleue, 1998) ; "Côme, confession générale" (Christian Bourgois, 1981).

Résumé : Portrait de l'écrivain anglais Evelyn Waugh, filmé à la manière d'une investigation. Le commentaire au rythme rapide présente d'emblée l'écrivain comme un homme provocateur, misanthrope, excentrique. Joshua Phillips, co-réalisateur du film, endossant le rôle de l'enquêteur, rassemble témoignages et informations sur l'auteur. Il interroge son fils, Auberon Waugh, sa fille Harriet, les écrivains David Lodge et William Boyd, présenté comme l'héritier littéraire de Waugh. Le film est composé d'extraits de films de fiction et de films d'amateurs, de photographies, de prises de vue réelles et d'archives sonores. Lecture d'extraits de plusieurs des ouvrages d'Evelyn Waugh publiés entre 1945 et 1963.

Résumé : « Doris Lessing occupe une place particulière et importante dans la littérature contemporaine. (...) Découverte en France en 1976 avec "Le Carnet d'Or", son chef d'œuvre et sans doute le plus autobiographique de ses romans, elle devient, sans le vouloir, la porte-parole des intellectuelles féministes qui se reconnaissent dans les interrogations de son héroïne sur le roman, l'amour, la politique et la psychananlyse. Cette femme libre deviendra un exemple pour les femmes des années soixante-dix en quête de liberté. Il s'agit, en fait, d'un malentendu dont aujourd'hui Doris Lessing s'explique : " Ce qui a pu capter ces lectrices ferventes, c'est le ton libre, franc, si féminin que j'emploie, c'est tout". » (Paule Zajdermann) Le film est construit à partir d'un entretien filmé avec Doris Lessing à Londres. Des voix viennent s'intercaler entre les propos de l'écrivain. Narratrice de sa propre vie, Emmanuel Salinger et Paule Zajdermann lisent des extraits, tous à la première personne, de "Rire d'Afrique", "Le Carnet d'Or" et de "Dans ma peau", son autobiographie publiée en 1994. Des images filmées en super 8 au Zimbabwe, sorte de carnet de voyage filmé, illustre les extraits de "Rire d'Afrique".

Résumé : La Révolution russe pousse la famille Nabokov à s'exiler à Berlin. Puis, l’arrivée au pouvoir de Hitler contraint Vladimir Nabokov à une seconde émigration : il choisira les États-Unis. Là, le succès international de "Lolita" lui procure une aisance financière qui lui permettra de regagner l’Europe et de s’installer en Suisse, à Montreux, qu'il ne quittera plus. Les liens entre sa vie et son œuvre sont complexes. La réalisatrice tente de découvrir ce qui unit d'une part, l’auteur prétendûment "scandaleux", et, d'autre part, l’homme passionné par le jeu et par les papillons (sa collection, comprenant plus de 4000 espèces, a été léguée au Museum de Lausanne). La participation active de Brian Boyd, biographe de Vladimir Nabokov, donne quelques clefs sur les différentes facettes de l'auteur. De nombreux témoignages sont sollicités notamment celui de la sœur de Nabokov, Elena Sikorski, unique témoin vivant de la période de jeunesse, mais également celui de son fils, Dmitri, de plusieurs amis (Alfred Appel, Alison Jolly), ou de spécialistes, comme l’entomologiste Kurt Johnson. Le commentaire est abondamment illustré d'archives cinématographiques et de nombreux documents privés. Sont lus également des extraits de : "Lolita", "Autres rivages", "Feu pâle", "Le Don", "Ada ou l’ardeur", "Regarde regarde les Arlequins", "Intransigeances".

Résumé : Portrait de Jean-Marie Gustave Le Clézio dont l'intérêt réside principalement dans les différents entretiens qui furent filmés à Nice, ville natale de l'écrivain, et au Mexique. Ces entretiens sont montés de façon classique, avec des photographies, des archives filmées (notamment des extraits de "Lectures pour tous", de Pierre Dumayet, en 1963), un commentaire biographique et des extraits de livres, lus en voix off par Dominique Blanc et Stéphane Freiss.

Résumé : Intéressant portrait de l'écrivain d'origine hongroise et de langue anglaise Arthur Koestler, auteur notamment du célèbre "Zéro et l'Infini" (1941) sur les procès de Moscou, qui lui valut une immense notoriété en Europe et aux États-Unis. Avec des partis pris de réalisation pertinents et une iconographie très riche, le film apporte un point de vue éclairant sur la biographie de Koestler, dont l'œuvre s'écarte peu. Le commentaire de Phil Cazoar est remarquable ; le film contient également de larges extraits de l'entretien réalisé en 1971 par Claude Ventura et Quentin Ritzen, dans la série "Un certain regard".

Résumé : Portrait de celui qui a été, des années 20 jusqu'à sa mort, « l’éminence grise de la NRF », l’éditeur, le correspondant, le critique et parfois l'ami des écrivains publiés alors chez Gallimard : André Breton, Louis Aragon, Paul Eluard, Henri Michaux, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Jacques Audiberti, Francis Ponge, ... Écrivain lui-même, auteur d’une œuvre d’une ampleur insoupçonnée de son vivant (cinq tomes publiés de 1966 à 1970), Jean Paulhan était, semble-t-il, un personnage déconcertant : « Ceux qui ont rencontré Paulhan disent leur fascination pour le personnage, le contraste entre sa carrure d'athlète et sa voix toute fragile, sa brusquerie déconcertante, son goût du jeu comme du danger, ses calculs, ses feintes, ses volte-face, son ambiguïté perpétuelle, son sens de la contradiction et son esprit d’escalier. » Plusieurs témoignages, ceux de Jacqueline Paulhan, sa belle-fille, de Christian Liger, d’André Berne Joffroy, de Roger Judrin, de Pierre Oster, de Jean-Claude Zylberstein, de Michel Cournot, de Claude Tchou, tous filmés dans les arènes de Lutèce, à côté de la maison de Jean Paulhan, évoquent la vie et l’œuvre de cette personnalité indéfinissable. Le commentaire est écrit et dit par Jérôme Prieur, qui a retrouvé, avec de nombreuses autres archives photographiques et télévisées, un entretien inédit, filmé en 1966, où Jean Paulhan est interrogé par Marguerite Duras. Extraits de : "Braque le patron", "Le Bonheur dans l’esclavage" (préface à "Histoire d’O"), "Mort de Groethuysen à Luxembourg", "La Vie est pleine de choses redoutables", "Les Fleurs de Tarbes", "Lettre aux Directeurs de la Résistance", "Le Clair et l’obscur".

Résumé : « Bernard-Marie est né en 1948. J'avais quinze mois. Les vicissitudes de la vie nous ont tenus rapprochés pendant l'enfance et la jeunesse, même chambre à la maison, puis même pensionnat, activités communes... Qui était ce frère génial ? Peut-être l'un des plus importants auteurs du théâtre contemporain. Quels liens existe-t-il entre les épisodes et les traces de sa vie réelle et l'empreinte écrite de l'œuvre qu'il nous laisse?»C'est ainsi que François Koltès présentait le projet du film qu'il a tenu à réaliser lui-même pour la série «Un siècle d'écrivains » . Il écrivait encore : « Par son écriture très particulière, racontant de cette manière-là des histoires de notre temps et de nos climats, et cependant universelles et sans âge, Bernard-Marie Koltès atteint un large public de lecteurs et de spectateurs. (...) La source profonde de son œuvre est enfouie dans l'univers ordinaire et élémentaire de la vie, révélée par une écriture simple et juste. » François Koltès s'entretient avec des personnes que son frère a aimées : notamment Claude Stratz, assistant de Patrice Chéreau à Nanterre, et Patrice Chéreau lui-même, ainsi que Ousmane Diop, Carlos Bonfil, Madeleine Comparot. Ils évoquent sa capacité de fraternité, mais aussi ses angoisses et ses doutes. Avec des lectures de lettres privées et d'extraits de pièces : « La Nuit juste avant les forêt », avec Yves Ferry, « Nouvelle du Nicaragua » avec Bruno Boeglin. Extraits filmés de « Combat de nègre et de chiens » avec Michel Piccoli, «Tabatab» avec Félicité Wouassi et Paulin Fodouop et « Dans la solitude des champs de coton », avec Patrice Chéreau et Pascal Greggory.

Résumé : José-Maria Berzosa rassemble les portraits de quelques adeptes de Montaigne : un chirurgien, un banquier, un curé et un historien. Tous partagent une même passion pour l'écrivain et son œuvre. Chaque portrait est introduit par des images de la bibliothèque de Montaigne, de son château, du cimetière où il fut enterré, des alentours. La passion du chirurgien pour l'écrivain est née pendant la guerre, et s'est prolongée par l'achat d'éditions anciennes de son œuvre. Elle rejoint celle du banquier, qui collectionne des ouvrages ayant appartenu à l'auteur. Monsieur le curé, lui, essaie de transmettre son émotion aux enfants de Saint-Jory de Chalais. L'historien périgourdin, Jacques Lagrange, nous entretient du grand homme, mais c'est Mitchiko Ishigami Iagolnitzer, spécialiste japonaise de l'œuvre de Montaigne, qui crée la surprise et une pointe d'émotion en évoquant l'influence de cette œuvre - traduite en japonais en 1935 - sur certains des étudiants qui furent envoyés au front sans espoir de retour.

Résumé : Le réalisateur, pour composer ce portrait de Victor Segalen, évoque essentiellement le voyageur, le "poète aventurier". Nombreux sont ceux qui lui reconnaissent une dette morale et intellectuelle pour son éthique et son esthétique du voyage. André Malraux, Michel Leiris, Claude Levi-Strauss et bien d’autres ont décelé dans cette œuvre "une étrange présence", "un souffle irremplaçable". Olivier Horn dispose pour réaliser ce portrait de photographies et de dessins de Victor Segalen, de sa correspondance privée et de son œuvre. Un va et vient entre les données biographiques et la lecture d’extraits invite le spectateur à suivre la plongée de ce médecin lettré dans des cultures étrangères. Au cours d’une mission médicale à Tahiti en 1903, Victor Segalen découvre un pays meurtri par le colonialisme. Il tentera de le faire renaître dans sa première œuvre, "Les Immémoriaux". Mais le film évoque surtout les voyages en Chine. À Pékin où il se fixe après un premier voyage d’exploration, il élabore l’essentiel de son œuvre largement citée dans ce film ("Le Fils du ciel", "René Leys", "Stèles", "Briques et tuiles"). Sont également cités "Équipée", "Chine, la grande statuaire", "Journal des îles", "Essais sur l’exotisme", et "Imaginaires".

Résumé : Stan Neumann évoque la vie instable du poète, ses errances à travers l’Allemagne, la Russie, la France, la Suisse et l’Italie, ses rencontres avec Lou Andréas Salomé, Clara Westhoff (élève de Rodin qu’il épousa en 1901), Tolstoï, Rodin, et repose essentiellement sur son œuvre poétique majeure, les "Élégies de Duino", dont la lecture de nombreux extraits est donnée par Rüdiger Vogler. Un commentaire concis, chronologique, comportant des citations autobiographiques extraites d'autres œuvres de Rilke (notamment sa "Correspondance 1900-1926", les "Lettres à un jeune poète", les "Journaux de jeunesse" - traduits par Philippe Jaccottet -, les "Lettres sur Cézanne", le "Testament") est soutenu par une iconographie riche : photographies, films d'archives, œuvres d'art, notamment les portraits réalisés par Paula Becker, jeune peintre admiratrice de Cézanne, et par Baladine Klossowska, sa dernière compagne. Ce document comprend un extrait du film "Ceux de chez nous" de Sacha Guitry. Le film est dédié au cinéaste René Allio qui préparait ce portrait pour France 3 et mourut avant de le réaliser.

Résumé : Le film s'inspire des mémoires posthumes de Stefan Zweig, "Le Monde d'hier", écrits en exil entre Londres, où l'écrivain s'est réfugié après 1938, et le Brésil, où il est arrivé en 1940. De nombreux extraits de ces mémoires sont lus en voix off par Didier Flamand. Partant du suicide de Stefan Zweig, âgé de soixante ans, et de sa deuxième femme, Lotte, le 22 février 1942, à Petropolis, au Brésil, le film remonte dans le temps à la recherche d'une "clé" de cet acte. Dans ses mémoires, Stefan Zweig aurait idéalisé le "monde d'hier", et singulièrement Vienne et l'Europe d'avant la Première Guerre mondiale, jusqu'à en faire un paradis perdu. Avec la dissolution de l'empire austro-hongrois et la montée du national-socialisme, il voit s'évanouir ses dernières illusions et sa foi en un internationalisme pacifique. Edgardo Cozarinsky a construit un portrait classique de Stefan Zweig, en le centrant sur les événements politiques qui ont tant marqué la vie de l'écrivain.

Résumé : Portrait de Pierre Klossowski (1905-2001), romancier, essayiste, philosophe, traducteur, scénariste, acteur et peintre français. Pierre Klossowski est âgé de 90 ans au moment du tournage du film. Né à Paris, dans une famille de l'aristocratie polonaise, il est le frère aîné du peintre Pierre Balthus et, avec Maurice Blanchot, le dernier survivant d'une génération d'écrivains dont les autres grandes figures, ses amis, furent Bataille, Leiris, Michaux, Caillois, Adamov, Breton, Jouve. Pierre Klossowski est filmé chez lui, avec Denise, son épouse, inspiratrice du personnage de Roberte, qui est au centre de l'œuvre romanesque et picturale. Alain Arnaud et Alain Jouffroy, deux de leurs amis les plus proches, apportent des précisions et des développements sur l'œuvre et la biographie de Klossowski.

Résumé : La revue "Les Temps modernes" a marqué la vie politique, intellectuelle et littéraire, en France, de 1945 jusqu'aux années 80. Elle a participé aux grands débats : la question coloniale, la jeunesse, le féminisme, le travail.

Résumé : Prix Nobel de littérature en 1955, Halldór Laxness, figure majeure de la littérature nordique, a toujours été enraciné dans la terre d'Islande où il est né. Le film nous montre l'homme public, toujours en voyage, engagé dans les combats de son siècle, et qui contribua à modeler la nation islandaise. À travers ce portrait, qui suit le fil du roman "Lumière du monde", se dessinent les contours d'un pays et l'histoire d'un peuple colonisé et opprimé. Halldór Laxness avait choisi de s'exprimer dans sa langue natale à une époque où, pour avoir une audience à l’étranger, il fallait écrire en danois. Mais les Islandais ne se reconnaissaient pas dans les héros de ses romans, inconnus, pauvres et exploités. Pourtant, quand le 17 juin 1944 l'Islande proclame la République et se sépare du Danemark, il est considéré comme le "Président culturel" de son pays.Avec des images de l'Islande contemporaine, des extraits de films tournés entre les deux Guerres et un entretien avec Halldór Laxness, filmé dans les années cinquante. Ouvrages cités : "Lumière du monde", "La Cloche d'Islande", "Ua ou les chrétiens du glacier", "Journal de voyage".

Résumé : Un "voyageur" enquête sur la vie et l'œuvre de Georges Bataille : le portrait qu'André S. Labarthe livre de l'écrivain se distingue autant de la biographie plate que du commentaire érudit; il se présente comme un inventaire où expériences et moments fondateurs de l'existence côtoient éclats et fulgurances de l'œuvre. Le montage articule des séquences tournées aujourd'hui sur les quelques principaux lieux de l'itinéraire de Georges Bataille (Reims, Le Puy de Dôme, Vézelay, Orléans, Paris), des plans parcourant ses manuscrits, ses ouvrages édités et des revues créées à son initiative ("Documents", "Acéphale", "Critique"), et des images mettant en scène des motifs obsessionnels ou des "visions" de son univers. Le commentaire d'André S. Labarthe, dit par Jean-Claude Dauphin, alterne avec des lectures et quelques enregistrements sonores de la voix de Georges Bataille. Pierre Klossowski et Jacques Pimpaneau interviennent également dans ce film. Sélective et partiale, l'enquête d'André S. Labarthe extrait quelques clefs propres à saisir le noyau sensible d'une pensée radicale.

Résumé : Robert Giraud a publié une vingtaine d'ouvrages et de dictionnaires sur un même sujet : l'argot, l'argot populaire, l'argot de "taule", celui de la série noire et du bistrot. Il s'est imposé comme un maître ainsi qu'en témoignent dans ce film Alphonse Boudard, Claude Duneton et Roland Dumas qui l'ont bien connu. Dans ce portrait posthume, le réalisateur, Patrick Cazals, évoque l'humour, la malice, la légèreté et la vigueur de l'écrivain. Il rend compte également d'une vie ponctuée de rencontres sur les quais, dans les bistrots ou les librairies. Un film réalisé en 1993 avec Robert Doisneau sert de fil conducteur à une ultime balade dans des bistrots comme "L'Échanson", "Les Négociants", "Les Vins des rues" où Patrick Cazals a donné rendez-vous aux amis de Bob Giraud.

Résumé : Avec son premier ouvrage "La sombre del ciprés es alargada", Miguel Delibes, alors directeur d'un journal castillan, obtient, en 1947, le Prix Nadal, équivalent espagnol du Goncourt. Il y raconte son désarroi d'enfant après la mort de son père. La découverte de la nature marquera plus tard son adolescence. Ces thèmes de l'enfance, de la nature et de la mort sont présents dans les livres qu'il publiera par la suite. Au moment de la réalisation du film, il est âgé de 79 ans et connaît un grand succès avec la parution de son dernier ouvrage "L'Hérétique". Dans deux entretiens filmés, l'un en 1955 et l'autre à l'occasion de ce portrait, l'écrivain évoque son parcours et aborde les thèmes qui lui sont chers. Ses biographes Ramon Garcia et José Francisco Sanchez ainsi que son ami et éditeur Andreu Theixidor parlent de l'homme, de sa passion pour la chasse et la nature. Ils abordent également la période franquiste pendant laquelle l'écrivain fit l'expérience d'une cohabitation subtile avec la censure.

Résumé : Portrait de l'écrivain et critique d'art, Michel Ragon, filmé dans sa maison du Gâtinais. Un commentaire donne des repères biographiques, notamment sur son enfance vendéenne à Fontenay-le-Comte, l'abandon de sa scolarité et son départ avec sa mère à Nantes où il commence à travailler dès l'âge de 14 ans. Lorsqu'il évoque son adolescence solitaire, la pauvreté, le travail, toute une période de sa vie que l'Occupation assombrit davantage, Michel Ragon le fait sans amertume. Tout en évoquant des anecdotes qui ont contribué à développer chez lui une conscience politique, il constate avec ironie, mais non sans optimisme, que c'est aussi le moment où il est entré par effraction dans une culture bourgeoise qui n'était pas la sienne. Il évoque les rencontres déterminantes, notamment avec Henri Poulaille, écrivain libertaire et prolétarien, qu'il rencontre à Paris en 1945, et le peintre Gaston Chaissac. Pour finir il parle de son retour aux sources vendéennes et de sa passion pour l'histoire des insurrections populaires pendant la Révolution française. Ses propos sont illustrés de photographies et cartes postales issues de ses archives privées. Avec des extraits de : "Enfances vendéennes", "Ma sœur aux yeux d'Asie", "Les Mouchoirs rouges de Cholet", "D'une berge à l'autre", "L'Accent de ma mère".

Résumé : Née à Alger en 1937 et déposée à l'assistance publique, Albertine Sarrazin est adoptée à l'âge de dix-huit mois par des parents déjà âgés, avec lesquels il y aura toujours un énorme décalage. Elle quitte avec regret l'Algérie à l'âge de dix ans pour Aix-en-Provence. Elle est turbulente, indisciplinée, en conflit permanent avec ses parents adoptifs qui l'enferment à l'âge de quinze ans à Marseille dans une maison d'éducation surveillée. Elle s'en évade pour Paris où elle commence une vie clandestine, se prostitue et finit par retourner en prison après un hold-up manqué. C'est en sautant d'un rempart de dix mètre pour s'évader qu'elle se casse un os du pied, l'astragale, titre du livre qu'elle publie en 1965 et qui la rend immédiatement célèbre. A l'aide d'archives et de témoignages, la réalisatrice Sandrine Dumarais relate sa courte vie - elle meurt à trente ans, en 1967 - qui est aussi un condensé d'événements. Le film rend hommage à cette personnalité hors du commun et souligne sa singulière beauté, sa lucidité, sa fantaisie et sa rage de vivre. La psychanalyste Christiane Gogois Myquel, qui l'a connue en prison, raconte comment elle s'est construite dans l'adversité et l'opposition. Les autres intervenants - dont le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, Jean Castelli, directeur littéraire aux éditions Pauvert et son biographe Jacques Layani - témoignent de la fascination que la jeune femme, mélange d'intellectuelle et de délinquante, exerçait sur ses interlocuteurs.

Résumé : Vingt ans après avoir réalisé un premier film sur François Bourgeon, l’un des auteurs majeurs de la bande dessinée française, le réalisateur, Christian Lejalé lui consacre un nouveau documentaire, plus riche, un portrait passionnant…L’artiste vit en Bretagne, en accord avec la nature environnante ; au cours de leurs rencontres, il parle de sa façon de travailler, des ses sources d’inspiration ; il raconte comment il crée et anime ses personnages. Les rapports que le dessinateur noue avec eux se rapprochent étroitement de la création littéraire : ainsi, son imaginaire les projette-t-ils dans le réel ou inversement se nourrit de celui-ci.La première partie est située en 1985. François Bourgeon est à la fois scénariste et dessinateur. "Les Passagers du vent", sa première série, signée en solitaire allie un graphisme remarquable à un récit à la fois populaire et très documenté avec de multiples références historiques. « Je n’ai pas envie de faire un beau dessin mais que le dessin raconte » dit-il. Il veut rendre l’Histoire attrayante et préfère les personnages féminins : il invente donc celui de la belle Isa, héroïne de cet album, aux aventures maritimes et rocambolesques se déroulant au dix-huitième siècle. D’un coup de crayon, François Bourgeon ébauche un mouvement, esquisse une scène ; avec les couleurs, il recrée une atmosphère. Le film fait alterner des images poétiques de ciels bretons tourmentés, de vagues océanes, de plages infinies avec des planches d’album. Dans la deuxième partie, vingt ans plus tard, nous retrouvons l’artiste au travail, dans son atelier, avec les cheveux gris…Il retrace son parcours professionnel, aborde avec une plus grande précision la gestation des "Passagers du vent". Il lit des centaines d’ouvrages, se documente au Musée de la Marine, fabrique une maquette de bateau, prend des photographies. Il est minutieux dans le moindre détail. Aimant le Moyen-âge, monde d’images, il fera une série sur la Guerre de Cent ans. Avec "Le Cycle de Cyann" réalisé en collaboration avec Claude Lacroix, F. Bourgeon crée un univers totalement fictif. Singulier, le dessinateur a élaboré une œuvre puissante et originale. En outre, l’écriture du film s’accorde parfaitement avec l’art et l’imaginaire de Christian Bourgeon.

Résumé : La réalisatrice a véritablement su établir une relation confiante avec Françoise Sagan, dont François Mauriac soulignait, lors de la parution de "Bonjour Tristesse", en 1954, le mérite littéraire indiscutable. Un montage d’archives filmées, commenté par Sagan elle-même, évoque la légende : nuits blanches à Saint-Tropez et à Saint-Germain-des Prés, l’alcool, les copains, le casino, la célébrité, l’argent vite gagné et encore plus vite dépensé. D'autres entretiens ont lieu dans le Lot, à Cajarc, pays de ses racines et de son enfance, où elle retourne souvent, et dans sa maison de Honfleur. Elle parle de sa passion pour la vitesse, le jeu, du théâtre, du cinéma et de ses rencontres essentielles : Billie Holiday, Tennessee Williams, Carson Mac Cullers, Ava Gardner, Orson Welles, Jean-Paul Sartre, Mouloudji. Des extraits de "Bonjour Tristesse", "Et toute ma sympathie", "La Chamade", "Répliques", "Avec mon meilleur souvenir" sont dits par Jeanne Moreau.

Résumé : Portrait d’Anthony Burgess, réalisé à partir de nombreux entretiens accordés à la BBC entre 1963 et 1989, complété par les témoignages de l’écrivain A.S. Byatt, du traducteur Georges Belmont, de Liana Burgess, sa seconde femme, et de son fils Andrew. La réalisatrice interroge également Leslie Jones, un enseignant qui rencontra Anthony Burgess en Malaisie, Terry Sutton, ancien chauffeur de taxi avec qui il se lia d’amitié aux heures sombres de sa vie, et l’acteur Malcolm McDowell qui tient le rôle principal dans le film adapté de son roman "Orange mécanique" par Stanley Kubrick. On peut voir ce film comme un montage autobiographique, dans lequel Anthony Burgess est très présent à l’image, les extraits de ses « confessions », traduites sous le titre de "Petit Wilson et Dieu le père", tenant souvent lieu de commentaire. L’écrivain A.S.Byatt est la seule à développer un point de vue personnel lorsqu'elle évoque la vie à la fois trépidante et « sans gloire » d’Anthony Burgess. Sont cités des extraits des "Confessions", de "La Puissance des ténèbres", "Monsieur Enderby", "L’Orange mécanique" et de "Le Testament de l’Orange".

Résumé : Le film est construit sur la voix d’Audiberti dans ses entretiens avec Georges Charbonnier (1962) et à partir de nombreux textes d’Audiberti lus par le comédien Bruno Raffaelli sur la scène du théâtre de La Huchette. Plusieurs témoignages complètent ce riche portrait du poète, du prosateur, de l'auteur de théâtre, du « critique » de cinéma : ceux de Yann Queffelec, de Georges Vitaly, de Jacques Baratier, de Marcel Maréchal, et, en archives, ceux de Jean Paulhan, de Gaston Bachelard et de François Truffaut. Le film donne envie de se replonger dans l’œuvre ou de la découvrir. Extraits notamment de : "Race des Hommes", "Cent jours", "Les Tombeaux ferment mal", "Dimanche m’attend", "Ange aux entrailles", "Monorail", "La Nâ", "Audiberti/Paulhan", "Toujours", "Des tonnes de semence", "Rempart", "J'ai fini ma semaine".

Résumé : Romain Gary fut un personnage aux multiples facettes : romancier, diplomate, résistant,... « Si nous avons préféré opter pour la quête plutôt que pour l’enquête, écrivaient les auteurs du film dans une note d’intention, c’est par conviction profonde qu’il n’y a, à propos de sa vie et de son œuvre, aucune certitude possible, aucune vérité énonçable. Enquête implique, dans le vocabulaire policier, d’avoir pour objectif la résolution d’une énigme. Celle de Gary, de sa vie d’ouragan, de ses multiples visages, de son histoire perpétuellement faussée et réécrite, ne trouvera certainement pas sa réponse en 45 minutes. » Les témoignages de Tsvetan Todorov, philosophe et écrivain, Nancy Huston, écrivain, auteur du "Tombeau de Gary", Robert Gallimard, son éditeur et complice, François Bondy, écrivain et journaliste, son ami d’enfance, Fabrice Larat, auteur d’une thèse de doctorat sur Romain Gary, Jack Beck, journaliste et Odette de Benedectis, qui fut secrétaire de Romain Gary à Los Angeles, sont confrontés aux paroles de l’écrivain lui-même dans les nombreuses interviews qu’il a données. Cette quête « épouse l’interminable voyage qu’est la vie Romain Gary », avec comme élément unificateur de ce périple, la question centrale de l’identité pour un homme qui n’a cessé de superposer les visages et les noms.

Résumé : Carlos Fuentes relate sa formation d'écrivain, les influences littéraires et culturelles, les rencontres qui l'ont marqué ainsi que les relations qu'il a entretenues avec d'autres écrivains contemporains, notamment latino-américains. Il parle de sa vision de l'Europe, et surtout de Paris, où il a été ambassadeur du Mexique dans les années 70, et où il a séjourné à de nombreuses reprises. Il évoque également sa vie actuelle, partagée entre le Mexique, l'Angleterre et les États-Unis. Guy Scarpetta interroge l'écrivain sur sa conception romanesque, profondément ancrée dans la réalité mexicaine. Fuentes apparaît comme une sorte de "grande conscience" du monde latino-américain, dessinant une figure originale et inédite de l'intellectuel. Ses romans comportent souvent une dimension politique explicite, mais il ne se conçoit pas comme un écrivain "engagé" car, pour lui, la littérature n'a pas à se subordonner à une vérité extérieure, ni à se soumettre à la discipline d'un combat militant. Avec la participation de Juan Goytisolo.

Résumé : Edith Wharton, née à New York en 1862, voyageuse cosmopolite et femme d’action, passa en Europe six années de son enfance, et vécut en France de 1907 jusqu'à sa mort. Malgré ses voyages incessants et son engagement personnel en tant que témoin de la Première guerre mondiale, Edith Wharton parvint à cultiver ses amitiés, notamment avec Henry James, à écrire (plus de quarante romans sont édités) et à consacrer une partie de son temps à sa passion des jardins et des intérieurs, thèmes récurrents de son œuvre. Ni chronologique, ni thématique, le parti pris de la réalisatrice consiste davantage à raconter une vie, à faire partager au spectateur une vision du commencement du siècle, qu'à explorer les multiples facettes du personnage. Des documents privés inédits donnent à voir Edith Wharton en compagnie de ses très proches amis. Avec la participation de R.W.B Lewis et Eleanor Dwight, ses biographes, Louis Auchincloss, écrivain et de Sir Steven Runciman, historien. Extraits de : "Les Chemins parcourus", "Fièvre romaine", "Villas et jardins d’Italie", "Les Beaux Mariages".

Résumé : "Il sera difficile d'étudier la situation littéraire en France au sortir de la Deuxième guerre mondiale sans rencontrer l'œuvre de Jean Cayrol qui, échappé de Matthausen, fit entendre par le roman et la poésie - le cinéma aussi avec Alain Resnais - la voix de tous les ressuscités venus de la Nuit dans les Camps ou du Brouillard des années de guerre, une littérature justement nommée "lazaréenne"". (Paul Flamand, créateur des Éditions du Seuil) Pour ce portrait, les auteurs ont choisi d'évoquer les engagements politiques de Jean Cayrol sur des images de ses propres films, réalisés avec Claude Durand. Jean Cayrol lui-même n'apparaît que dans des extraits d'archives de la télévision ("Lectures pour tous", 1955, 1956, 1959, 1968, "Fenêtre sur", 1976). Ce film éclaire les différentes facettes de l'écrivain qui, devenu éditeur, a découvert et encouragé toute une génération d'auteurs (E. Orsenna, D. Decoin, G. Dormann, Ph. Sollers, J.-M. Roberts, P. Grainville, M. Braudeau ...) Avec les témoignages de Philippe Sollers, Albert Mingelgrün, professeur à l'Université de Bruxelles, Jean-Marc Roberts, éditeur et romancier, et des extraits de : "Nuit et brouillard" (scénario Jean Cayrol, réalisation Alain Resnais, 1955), "On vous parle" (réalisation Jean Cayrol et Claude Durand, 1960), "Madame se meurt" (réalisation Jean Cayrol et Claude Durand, 1961), "La Frontière" (réalisation Jean Cayrol et Claude Durand, 1961), "Le Coup de grâce" (réalisation Jean Cayrol et Claude Durand, 1965), "Muriel ou le temps d'un retour" (scénario et dialogues Jean Cayrol, réalisation Alain Resnais, 1963).

Résumé : Portrait de l'écrivain Didier Daeninckx au travail, sur les lieux-mêmes de l'action de son prochain roman, la région alsacienne, choisie comme décor historique, culturel et social de l'investigation de l'inspecteur Cadin, personnage récurrent de ses écrits de Série noire. Le film met en relief la démarche documentaire de l'écrivain. Celui-ci accorde, en effet, une grande importance à la véracité des faits, et consacre beaucoup de temps au repérage des lieux et aux rencontres qu’il suscite. Dans ce film, il sillonne la région en voiture en compagnie d'un jeune mineur dont le grand-père, enrôlé de force dans l'armée allemande, participa en 1918 à un soviet local. Spécificité de l'histoire alsacienne, il s'agissait d'une sorte de conseil d'autogestion composé de soldats allemands en rébellion, de paysans, d'ouvriers et de citoyens qui, pendant onze jours, essayèrent de remettre la cité en marche. En réalisant ce portrait dans le temps du roman en cours d'écriture, le réalisateur cerne avec acuité la personnalité de l'auteur.

Résumé : Une rapide biographie de l'auteur composée d'archives photographiques et des extraits d'un entretien filmé (par Hans- Jürgen Heinrichs). Bertrand Blier, Frédéric Mitterrand, Andrée Putman, Angelo Rinaldi, etc. lisent de courts morceaux choisis des oeuvres suivantes : "De l'inconvénient d'être né", "Histoire et utopie", "Les cahiers", "Exercices d'admiration", "Mon pays".

Résumé : Diffusé en 2009 sur France 3 à une heure très tardive, Télescopie a, en neuf numéros, rendu hommage à la création télévisuelle des années soixante aux années 90 en présentant une sélection des magazines les plus représentatifs. Dans le DVD 2 : "Droit de réponse", émission de débats et d'actualité présentée par Michel Polac sur TF1 de 1980 à 1987. "Dim Dam Dom", magazine féminin, créé et produit par une ex- journaliste du magazine Elle, Daisy de Galard, de 1965 à 1970. "Apostrophes", émission littéraire créée et animée par Bernard Pivot, diffusée en direct sur Antenne 2 de 1975 à 1990.

Résumé : Troisième et dernier volet d'une trilogie relatant l'épopée de la pêche morutière de son apparition au 15° siècle à son déclin aujourd'hui. "La fin d'un métier" aborde le déclin de la pêche à la morue, activité séculaire, et le passage irrémédiable du stade artisanal à l'ère industrielle. De "zones économiques exclusives" en "guerre de la morue", l'avenir de la grande pêche est indissociable des quotas et du respect des frontières maritimes qui tendent à limiter l'appauvrissement des fonds marins et les effets de la surpêche.

Résumé : Diffusé en 2009 sur France 3 à une heure très tardive, Télescopie a, en neuf numéros, rendu hommage à la création télévisuelle des années soixante aux années 90 en proposant une sélection des magazines les plus représentatifs. Dans le DVD 1 : "Merci Bernard", de 1982 à 1984, une émission d'humour créée, écrite et réalisée par Jean-Michel Ribes accompagné de Roland Topor, Gébé, Cavanna ou Pierre Desproges pour l'écriture des sketchs. "Cinq colonnes à la une", premier magazine de grands reportages, créé en 1959 par Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet et qui s'est achevé en 1968 ; "Discorama", une émission musicale et culturelle, créée en 1959 par Denise Glazer et qu'elle présentera de 1964 à 1975.

Résumé : Dès 1968, Marcelle Delpastre fait paraître des recueils de poèmes, des contes et récits populaires, des études ethnographiques qui lui assurent une réelle audience dans le sud de la France. Poète de la terre, son œuvre n'est pas celle d'un écrivain régionaliste. Depuis 1993 et la publication du premier volume de son autobiographie (« Les Chemins creux », Éditions Payot), elle n'a pas cessé d'intriguer le milieu littéraire parisien par l'originalité de son œuvre, abondante, puissante, inspirée. Cet entretien avec Marcelle Delpastre est filmé chez elle, dans sa ferme du hameau de Germont (près de Chamberet en Corrèze),où elle poursuit depuis plus de trente ans un travail d'écriture exigeant, marginal.

Résumé : Franz Bartelt, auteur de nombreux romans, nouvelles, chroniques, poèmes ou pièces de théâtre, a quitté l'école à l'âge de quatorze ans pour consacrer tout son temps à l'écriture et à la lecture. Issu d'un milieu ouvrier, il a dû néanmoins, pour vivre, entrer à l'usine, et pendant quinze ans, au rythme des 3x8 que lui imposait son travail, il est parvenu à écrire un roman par an. A l'âge de trente-quatre ans, il a décidé de courir le risque de vivre exclusivement de sa plume. Le réalisateur le filme dans sa maison à Nouzonville, au travail devant son ordinateur, l'accompagne dans ses visites et le suit au cours de promenades dans la forêt ardennaise où il aime se perdre, particulièrement par temps de pluie. Dans ce court portrait qui lui est consacré, l'écrivain n'approche pas le cœur de son œuvre mais en dessine les contours à petites touches : il contemple les paysages, rencontre ses amis peintres et sculpteurs dans les cafés ou leurs ateliers, évoque avec eux la région, son passé industriel, et rend hommage aux habitants "obstinés, solides, réservés", auxquels il arrive parfois des aventures extraordinaires. L'auteur lit des extraits de plusieurs de ses romans : "Les Promeneurs", "Les Fiancés du Paradis", "D'une Ardenne et de l'autre", "Plutôt le dimanche".

Résumé : "C'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en écrivant qu'on devient écriveron". Après cet inaugural proverbe quenellien, Dumayet expédie la biographie obligatoire — cahier des charges oblige — en deux minutes de montage photo enlevé sur un commentaire lacunaire jouant de l'œuvre ouverte par Queneau — entre deux guerres, son mariage et sa propre mort — œuvre dont il va être question dans la suite du film. Nous voici invités, en compagnie de Jacques Roubaud, compagnon de Queneau en l'Oulipo (Ouvroir de Littérature potentielle), à lire la vie de Queneau comme celle de ses personnages, art de la langue parlée écrite, art d'inventer des questions auxquelles tout le monde se fait un plaisir de répondre à côté, l'auteur le premier, par le calembour notamment qui permet de ne pas prendre les mots au mot mais de leur faire prendre la tangente. Le film est une lecture à la Queneau de Queneau. Y joue à plein, tout en déliés, l'affinité humoristique de Dumayet avec Queneau, qu'il interviewa par trois fois ("Zazie dans le métro", "Les Fleurs bleues", "Le Chien à la mandoline") à Lectures pour tous, régal ! Dumayet et Bober nous entraînent à la lecture des signes de vie et des livres de Queneau comme à un parcours énigmatique avec jeu de correspondances insolites ou amusantes : des signes se répondent qui balisent les histoires de Queneau et dont l'histoire de Raymond Queneau fut balisée.

Résumé : Blaise Cendrars, le poète, l'écrivain, n'est pas seulement le bourlingueur que l'on croit connaître. Ce documentaire biographique, écrit par la fille de l'écrivain, Miriam Cendrars, et réalisé par Claude-Pierre Chavanon, permet, en neuf séquences choisies, de vivre le parcours de l'un des grands novateurs du siècle. De Russie où il publie à l'âge de vingt ans "La Légende de Novgorode", à Paris où il crée avec Sonia Delaunay la "Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France" (1913), en passant par les États-Unis où il écrit son premier grand poème "Les Pâques à New York" (1912), sa quête de la modernité est constante. Engagé volontaire dès le début de la Première Guerre mondiale, il est blessé en septembre 1915, et perd son bras droit. Il connaîtra alors la misère et le désespoir. Après la publication de son "Anthologie nègre" (1921), Cendrars est accaparé par le cinéma : il est l'assistant d'Abel Gance pour "J'accuse" et pour "La Roue", puis tourne aux studios Rinascimento à Rome. En 1924, il découvre le Brésil et s'oriente dès lors vers le roman avec "L'Or" (1925) et "Moravagine" (1926) avant qu'il ne devienne grand reporter dans les années 30. En 1939, il s'engage comme correspondant de guerre auprès de l'armée britannique, et, à la défaite, se retire à Aix-en-Provence. Il ne sortira de son silence que trois ans plus tard pour écrire son chef d'œuvre "L'Homme foudroyé" (1945), suivi de "La Main coupée" (1946), de "Bourlinguer" (1948) et de "Lotissement du ciel" (1949). Le film est illustré de photographies de Blaise Cendrars, de documents rares et inédits comme les portraits réalisés par ses amis peintres, de manuscrits appartenant à des collections privées et au Fonds Blaise Cendrars de Berne, de ses films et d'extraits de sa correspondance.

Résumé : Tourné en Israel en 2009, au moment de la récolte des oranges de Jaffa (près de Tel-Aviv), le film, en donnant la parole aux habitants et aux travailleurs des vergers , qui, sur ce territoire chargé d'Histoire sanglante, ne peuvent pas la passer sous silence, tant elle conditionne leur vie actuelle, réussit , avec finesse, respect et subtilité, à faire comprendre comment et pourquoi le conflit israélo-palestinien, sur le terrain, reste d'une actualité explosive. Pas loin de cent ans d'histoire politique, économique et sociale qu'évoquent alternativement les protagonistes du film éclairent le désarroi des anciens propriétaires palestiniens des terres fertiles dont ils ont été violemment expropriés , et sur lesquelles poussent maintenant les orangers israéliens de Jaffa, alors que leurs descendants n'ont d'autre issue de survie que d'aller se joindre à la main d'oeuvre peu choyée des vergers. Loin des méandres de la diplomatie internationale, cette observation au plus près de la terre fertile et de ses habitants, donne à voir les enjeux et les difficultés de la solution de ce conflit meurtrier.

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