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Résumé : "Hommes, animaux à paroles, nous sommes les otages du monde muet." (Francis Ponge). Alors que Michael Lonsdale lit des poèmes de Francis Ponge, images fixes et images animées alternent à l'écran, dont plusieurs sont récurrentes, notamment celles d'objets filmés sur une table de jardin : carafes, poteries, pommes, lampes, machine à écrire... Le film comporte aussi des plans de paysages, de fossiles, de cailloux, des plans sur les vagues au bord d'une plage, eau en cascades, eau courante... et des extraits de films plus anciens de Jean-Daniel Pollet filmés sur un moniteur, notamment "L'Ordre". "Pollet semble atteindre ici à la perfection de son écriture à la fois lyrique et concrète, poétique parce que précise. Les recherches de rythme, la force, mêlée de grâce des mouvements d'appareil - comme suspendus -, la musicalité du répétitif utilisé en incantation, la subtilité du montage et évidemment le thème font de ce film un ouvrage fort, intense et prenant." (Jean Douchet).

Résumé : La correspondance de Pierre Reverdy avec Pierre Rousselot est le fil conducteur de ce portrait. Elle donne des indications biographiques sur l’enfance et l’adolescence du poète, et éclaire ce parcours qui n’est passé ni par l’étude, ni par les livres. Sont évoqués le départ pour Paris, puis la retraite à l’abbaye de Solesmes, suivie d’une conversion au catholicisme dont Pierre Dumayet cherche à percer le mystère. Dans l’œuvre écrite, Dumayet propose une approche des premiers poèmes en prose dont la publication en 1915 envenima les relations de Pierre Reverdy avec Max Jacob, et s’attarde sur la publication de la revue Nord Sud, fondée par Reverdy, dans laquelle celui-ci publia un texte capital sur le cubisme. Les années noires de l’Occupation sont évoquées. Pierre Reverdy est absent de l’anthologie des poètes de la Résistance. Pierre Dumayet rappelle qu’il fut en effet reproché à Reverdy de continuer à écrire dans l’abbaye occupée par les Allemands, mais aussi son refus de publier durant cette période. Des cartes postales anciennes, des photographies, des images de l’abbaye de Solesmes, illustrent le propos de Dumayet. En filmant des cours d’eau ou des sous-bois paisibles, Rober Bobert évoque les paysages d’enfance et restitue l’amour de Reverdy pour la nature. Avec la voix de Pierre Reverdy (extrait de la "Voix des poètes", France Culture).

Résumé : Portrait de l'écrivain et critique d'art, Michel Ragon, filmé dans sa maison du Gâtinais. Un commentaire donne des repères biographiques, notamment sur son enfance vendéenne à Fontenay-le-Comte, l'abandon de sa scolarité et son départ avec sa mère à Nantes où il commence à travailler dès l'âge de 14 ans. Lorsqu'il évoque son adolescence solitaire, la pauvreté, le travail, toute une période de sa vie que l'Occupation assombrit davantage, Michel Ragon le fait sans amertume. Tout en évoquant des anecdotes qui ont contribué à développer chez lui une conscience politique, il constate avec ironie, mais non sans optimisme, que c'est aussi le moment où il est entré par effraction dans une culture bourgeoise qui n'était pas la sienne. Il évoque les rencontres déterminantes, notamment avec Henri Poulaille, écrivain libertaire et prolétarien, qu'il rencontre à Paris en 1945, et le peintre Gaston Chaissac. Pour finir il parle de son retour aux sources vendéennes et de sa passion pour l'histoire des insurrections populaires pendant la Révolution française. Ses propos sont illustrés de photographies et cartes postales issues de ses archives privées. Avec des extraits de : "Enfances vendéennes", "Ma sœur aux yeux d'Asie", "Les Mouchoirs rouges de Cholet", "D'une berge à l'autre", "L'Accent de ma mère".

Résumé : En 1989, à l'âge de 82 ans, Jules Roy vient de publier ses mémoires sous le titre de "Mémoires barbares" (Albin Michel). A cette occasion, il reçoit Bernard Pivot dans sa maison à Vézelay, et retrace pour lui les grandes lignes de sa vie. Vie dont le maître mot aura sans doute été la quête de la vérité. Jules Roy évoque son enfance en Algérie, ses études au séminaire puis à l'école d'officiers de Saint-Maixent, son itinéraire politique, ses rapports avec l'armée qu'il quitte pour se consacrer à l'écriture en 1953, dégoûté par les massacres au Tonkin. Il parle de l'amour, des femmes, de ses modèles et de ses rencontres importantes : Kessel, Saint-Exupéry, Camus, Malraux, de Gaulle, Montherlant, Léautaud, Jouhandeau, Nimier...

Résumé : "Mon Frère Jacques" (DVD 1 et 2) est composé d'une suite d'entretiens filmés en quatre jours (en 16 mm noir et blanc) dans l'appartement de Jacques Prévert, Cité Véron, à Paris. Pierre Prévert y raconte son frère. Entourés de quelques-uns de leurs "compagnons de cinéma...", ou amis de la première heure, les deux frères parlent de "Choses et Autres"... évoquant les activités diverses de Jacques. Les conversations sont entrecoupées d'extraits des films auxquels ils font allusion. La narration tend à privilégier la chronologie des événements. Film-hommage aux deux frères, à l'affection profonde et à la connivence qui les unissaient, et aussi à toute cette atmosphère d'amitié et de complicité qui les entourait.

Résumé : "La Belle journée" est le titre du premier roman de Christian Prigent (Éditions Chambelland, 1969), c'est aussi celui choisi par Ginette Lavigne pour ce portrait de l'écrivain en majesté qu'elle filme de l'aube au crépuscule. Le film est composé de quatre extraits des livres les plus autobiographiques de Prigent, publiés par P.O.L. : "Commencement" (1989), "Une phrase pour ma mère" (1996), "Grand-mère Quéquette" (2003) et "Demain je meurs" (2007), textes lus à sa table de travail par l'écrivain, grand habitué des lectures publiques de son œuvre. En alternance, une mer agitée de vagues déferlantes, une campagne verdoyante habitée de vaches paisibles, un sous-bois ombragé où coule, imperturbable, un ruisseau illustrent les lieux familiers de l'écrivain, qui les sillonne à bicyclette.

Résumé : Au fil de ce portrait de Jean Rouaud par lui-même, nous découvrons la richesse des mondes littéraires et artistiques qui ont donné naissance à l’œuvre et au style de l’écrivain. Tel saint Jean l’Évangéliste, qui a pu contempler la gloire du Verbe incarné, et qui annonce ce qu’il a vu, Jean Rouaud a choisi d’être, dans son désir d’écriture, celui qui témoigne. Entrouvrant les portes de son laboratoire poétique, il évoque pour nous les thèmes qui lui sont chers, son enfance notamment, marquée du sceau d’une religiosité envahissante, puis les œuvres qui ont compté dans sa pratique artistique : les primitifs flamands avec lesquels il entretient une certaine complicité, la poésie japonaise qu’il admire pour cette petite saisie du réel que l’on trouve dans les haïku, « Le Christ au tombeau » d'Holbein le jeune, qui annonce à la fois la mort du merveilleux et la naissance du réalisme. Ainsi, il met en lumière le réalisme, le style épique, l’intimisme, la poétisation du vécu qui font la richesse de ses romans. En voix off, Amandine Pudlo lit des extraits des œuvres suivantes :« Le Monde à peu près » (Minuit, 1996), « Les Champs d’honneur » (Minuit, 1990 Prix Goncourt), « L’Invention de l’auteur » (Gallimard, 2004), « Préhistoires » (Gallimard, 2007), « La Fiancée juive » (Gallimard, 2008).

Résumé : "Compact", "Circus", "Codex", "Maladie Mélodie", mais aussi "Je ne vais pas bien mais il faut que j'y aille" ou "Qui n'a pas vu Dieu n'a rien vu" sont quelques-uns des titres de l'œuvre singulière de Maurice Roche, qui va jusqu'à mettre en scène la typographie de ses livres. L'obsession de la mort y côtoie l'humour le plus insolent comme le montre l'étrange dialogue entre Maurice Roche et le complice, Jean Paris, venu le faire parler. Son œuvre continue de s'élaborer au prix d'une conception ectraordinairement complexe, méthodique, musicale de la langue, c'est-à-dire polyphonique. "L'un des charmes du style est dans la précision des équivoques" dit Maurice Roche.

Résumé : Portrait en creux de Robert Pinget, réalisé peu après sa mort en 1997, au travers de nombreux témoignages. Chaque témoin apporte sa vision des faits concernant Pinget et son œuvre et le montage de ces témoignages utilise des procédés renvoyant au style et à la construction même des récits de l’écrivain : répétition, variation, contradiction, inquisition. L’ensemble révèle la complexité de l’homme et les fausses pistes laissées par l’auteur lui-même. Parallèlement à ces témoignages filmés en studio, sont montées des images en 16 mm, en super 8 ou des images d’archives de la famille de Pinget filmées entre 1928 et 1957. Distinctes par leur texture, ces « lectures cinématographiques » accompagnent la lecture de textes de Robert Pinget par la voix de Claude Rich, voix parfois murmurée comme une voix intérieure. La réalisatrice réussit son projet qui était de « s’interroger sur ce vers quoi tend l’écrivain au delà des mots, de décrire cette évolution qui part du quotidien pour déboucher sur la poésie et le retour à l’épure, à l’enfance, au silence. » Avec Nadia Barentin, actrice, Michel Butor, Marie Christine D’Welles, Claude Ollier, Alain Robbe-Grillet, Jean Roudaut, écrivains, Anne-Brigitte Kern, dramaturge, Joël Jouanneau, Jacques Seller, metteurs en scène, Olivier de Magny, Jean-Claude Lieber, Madeleine Renouard, critiques, Louis Monnier, photographe, Michel Mousseau, décorateur, et Gilles Poissonnet, un voisin en Touraine.

Résumé : "La caméra balaie la typographie du livre tandis que la voix se lance dans une première tentative de lecture : Chapitre premier... le passage... Chapitre premier. Cette histoire commença un après-midi, loin de la mer. "La caméra s'immobilise sur un mot : Polynésie. Dans ce qui ressemble à une salle désaffectée, un homme feuillette un magazine. Un homme sans âge. Il attend. Parfois, il quitte sa chaise, va à la fenêtre ou examine longuement la reproduction d'un tableau de Gauguin punaisée sur le mur. Puis il revient s'asseoir, allume une cigarette et tousse. La voix reprend : "Chapitre premier. Cette histoire...", s'aventure un peu plus loin dans le texte : "je besognais dans une grande pièce meublée d'un bureau, d'un fauteuil...", mais est interrompue par celle du témoin (Charles Juliet), qui nous fait part de sa première visite à l'écrivain : "Je lui avais téléphoné pour prendre rendez-vous et, un soir, il m'a reçu, en fin d'après-midi, alors qu'il n'avait plus de clients..."Comme mu par quelque pressentiment, l'homme qui tousse se lève, s'engage dans un couloir, pousse la porte d'un salon livré à l'abandon. Sur un moniteur télé qui semble ne fonctionner que pour les mouches, une jeune femme nue se caresse doucement la cuisse avant de river son regard sur celui de l'homme qui, maintenant, l'observe. (...) .Ainsi, au fur et à mesure que la figure de Reverzy se précise (son métier de médecin, son voyage en Polynésie, sa vocation tardive d'écrivain), la lecture progresse-t-elle, se fortifiant de tout ce qui s'oppose à son cheminement, travaillant sans relâche à remonter le cours d'un fleuve dont l'écriture aurait douloureusement creusé le lit. Vers la fin de sa vie, Jean Reverzy adressait ce conseil à un jeune écrivain qui le consultait : "Vous voulez écrire ? Apprenez à mourir."(André S. Labarthe).

Résumé : '"Histoires d'écrivains" est une série de quinze entretiens filmés avec des écrivains d'aujourd'hui. La question de l'écriture est centrale dans ces courts portraits dont le rythme et la particularité de ton s'accordent au style et à la personnalité de chacun. Olivier Rolin fut un militant gauchiste jusqu'en 1974, avant de connaître une période de désarroi qui l'a conduit à l'écriture. Il a maintenant cinquante-trois ans, a beaucoup voyagé et écrit quatre romans. Il est filmé dans la maison bretonne dominant la mer où il se réfugie pour écrire pendant une partie de la nuit, et sur le voilier qu'il manœuvre en solitaire. Il a publié "L'Invention du monde" (1993), "Port Soudan" (1994), "Méroé" (1998) et "La Langue" (2000).

Résumé : '"Histoires d'écrivains" est une série de quinze entretiens filmés avec des écrivains d'aujourd'hui. La question de l'écriture est centrale dans ces courts portraits dont le rythme et la particularité de ton s'accordent au style et à la personnalité de chacun. Jean Rouaud a publié notamment "Les Champs d'honneur" (1990), "Des hommes illustres" (1993), "Pour vos cadeaux" (1998), "Sur la scène comme au ciel" (2000). Filmé chez lui, il raconte d'abord la signature de son premier contrat pour "Les Champs d'honneur", et cette reconnaissance qui lui vint à ce moment-là, alors qu'il écrivait depuis l'âge de douze ans. Jean Rouaud écrit en partant de la trame de sa vie, mais, dans ce cadre autobiographique, il introduit de la fiction. Le balancement entre vérité et fiction est le moteur de ses livres. Il dit se laisser porter par l'écriture, par la phrase qui se déroule.

Résumé : '"Histoires d'écrivains" est une série de quinze entretiens filmés avec des écrivains d'aujourd'hui. La question de l'écriture est centrale dans ces courts portraits dont le rythme et la particularité de ton s'accordent au style et à la personnalité de chacun. Jacques Roubaud se présente comme un compositeur de poésie et de mathématique et c'est dans la relation entre ces deux disciplines qu'il puise son inspiration. Filmé à son bureau où il travaille dès avant le lever du jour, volets fermés, il parle de l'écriture et de son rythme, de la composition de ses poèmes qui obéit à des contraintes mathématiques. Le reste de la journée est consacré à arpenter les rues de Paris, ville qu'il explore systématiquement. Ouvrages cités : "La Boucle" (1993), "La Forme d'une ville change plus vite hélas, que le cœur des humains - cent cinquante poèmes" (1991-1998), "Poésie" (2000).

Résumé : Jacques Malaterre accompagne l'écrivain Pascal Quignard dans un voyage au Japon. Il le filme lisant ou écrivant. « Écrire n'est pas un choix, c'est un symptôme. Ce n'est pas mon métier, c'est ma vie », dit Pascal Quignard. L'image raconte le rituel qui précède l'écriture, les stylos glissés dans l'étui à lunettes, les petites pages pliées glissées dans les livres. Pascal Quignard écrit n'importe où, là où l'envie le prend. Il ne conserve aucun de ses manuscrits. Il les brûle. À Tokyo, il rencontre son traducteur, Kei Takahashi, et il se rend dans l'ouest du pays pour rencontrerla romancière japonaise Yôko Ogawa. Grâce au voyage, à travers les rencontres, les pèlerinages et les émotions, les moments de complicité avec le réalisateur, se dessine le portrait d'un écrivain secret.

Résumé : '"Histoires d'écrivains" est une série de quinze entretiens filmés avec des écrivains d'aujourd'hui. La question de l'écriture est centrale dans ces courts portraits dont le rythme et la particularité de ton s'accordent au style et à la personnalité de chacun. Pascal Quignard, auteur notamment du "Salon de Wurtemberg" (1986), "Tous les matins du monde" (1991), "Le Sexe et l'effroi" (1994) et "Terrasse à Rome" (2000), évoque dans cet entretien son goût de la lecture. Il ne se considère pas comme écrivain, dans la "pause" de l'écrivain, mais comprend l'écriture comme la continuation de ce voyage intérieur qu'est la lecture. On ne peut écrire, dit-il, en regardant sa main écrire. Il refuse donc de répondre aux questions sur ce qui est, dans la littérature, de l'ordre du privé : "ce qui est le plus détesté dans les sociétés tyranniques dans lesquelles on vit". Il faut refuser de répondre, dit-il encore, comme l'Indien refusait de fournir des informations à l'ethnologue. Illustrant ses propos au piano avec des extraits de Couperin et de Bach, il compare musique et littérature, évoque le rôle du refrain dans la musique qui n'existe pas dans les livres. Pourtant chacun de ses livres a son tempo, sa marche, sa propre intonation silencieuse.

Résumé : Une collection d'entretiens avec le maître du Nouveau Roman et scénariste, Alain Robbe-Grillet. Ces conversations, menées par l'écrivain et cinéaste belge Benoît Peeters, ont lieu dans le cadre de l'IMEC (Institut Mémoires de l'édition contemporaine), à l'abbaye d'Ardenne près de Caen, où l'écrivain a déposé toutes les archives de sa vie et de son oeuvre : photographies, manuscrits, extraits de presse, correspondances et documents divers. Conteur brillant et plein d'humour, Alain Robbe-Grillet évoque sa jeunesse dans une famille non conformiste, avant de raconter l'aventure du Nouveau Roman et du Nouveau Cinéma, ressuscitant le climat de toute une époque et proposant des portraits inattendus de figures comme Jérôme Lindon, Roland Barthes, Marguerite Duras et Jean-Paul Sartre. L'organisation en 39 chapitres permet à l'utilisateur de s'orienter à sa guise dans cet entretien-fleuve réparti en deux DVD. DVD n°1 : chapitres 1 à 19 : "Ouverture", "Une jeunesse française" et "L'aventure du Nouveau Roman". DVD n°2 : chapitres 20 à 39 : "L'aventure du Nouveau Roman", "Un nouveau cinéma" et "Coda".

Résumé : Dans le cours du mois d'octobre 1974, l'écrivain Georges Perec se rend trois jours de suite place Saint-Sulpice à Paris, et là, d'un café ou d'un banc, il entreprend une description précise et minutieuse de ce qui l'entoure. Il y a, en effet, beaucoup de choses place Saint-Sulpice : "Un grand nombre, sinon la plupart de ces choses ont été décrites, inventoriées, photographiées, racontées ou recensées. Mon propos dans les pages qui suivent a plutôt été de décrire le reste : ce que l'on ne note généralement pas, ce qui ne se remarque pas, ce qui n'a pas d'importance : ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages". (Georges Perec "Tentative d'épuisement d'un lieu parisien", Éditions Christian Bourgois, 1982). Une trentaine d'années plus tard, le réalisateur Jean-Christophe Riff découvre le texte de Perec et décide de lui donner un équivalent cinématographique en adoptant la démarche qui a présidé à l'élaboration du livre. Sa caméra capte et enregistre la vie ordinaire du lieu en son absence d'événements saillants. Accompagnant ces images, le texte de Georges Perec en voix off est dit par Mathieu Amalric. S'instaure alors, dans un mouvement de va-et-vient incessant, un jeu de concordances et de décalages entre le texte et l'image qui n'est pas sans alimenter la réflexion du spectateur.

Résumé : Dépassant l'image traditionnelle du Jules Renard auteur célèbre de "Poil de carotte" ou pourvoyeur inlassable de mots d'esprit, ce film documentaire, contribution à la célébration du centenaire de la mort de l'écrivain (1864-1910), s'attache davantage à évoquer le citoyen, préoccupé par les problèmes de son époque. Ainsi du combat de Renard pour la vérité, qu'illustre son hostilité à la littérature romanesque de son temps, de sa lutte contre l'illettrisme et de son soutien indéfectible à l'école de la République. L'implication de Renard dans l'Affaire Dreyfus, côté dreyfusard, déclenche sa passion pour le régime républicain, qui s'accompagne d'une attirance pour un socialisme qu'il applique en faveur de ses "frères farouches", les paysans. Admirateur passionné de Jean Jaurès, il en demeurera l'ami jusqu'à la mort de ce dernier.

Résumé : Le grand mérite de ce portrait est d'abord de faire découvrir, à travers le parcours biographique obligé, un homme qui fut un témoin passionné de son temps. Au-delà des qualités propres à son œuvre poétique, les écrits de Charles Péguy constituent une formidable clef pour qui veut aujourd'hui se plonger dans le début du 20e siècle, dans le climat de la France d'alors.

Résumé : Ce film dresse un portrait parcellaire de cette petite fille de Lannilis, dans le Finistère, fille d'instituteurs de l'école publique et militants de la langue bretonne que rien ne prédisposait à devenir un jour "grande Commandeuse des arts et lettres". Après avoir quitté son village, après un engagement passager au Parti Communiste pour conjurer ou expier l'abstention involontaire pendant les années noires de la guerre, après avoir réussi l'agrégation de philosophie dans le Paris de l'après-guerre et être devenue avec son mari Jacques Ozouf la grande spécialiste de l'histoire de l'éducation dans les écoles de la République, après être devenue historienne de la Révolution française, Mona Ozouf va trouver sa voie dans l'écriture.

Résumé : Portrait de celui qui a été, des années 20 jusqu'à sa mort, « l’éminence grise de la NRF », l’éditeur, le correspondant, le critique et parfois l'ami des écrivains publiés alors chez Gallimard : André Breton, Louis Aragon, Paul Eluard, Henri Michaux, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Jacques Audiberti, Francis Ponge, ... Écrivain lui-même, auteur d’une œuvre d’une ampleur insoupçonnée de son vivant (cinq tomes publiés de 1966 à 1970), Jean Paulhan était, semble-t-il, un personnage déconcertant : « Ceux qui ont rencontré Paulhan disent leur fascination pour le personnage, le contraste entre sa carrure d'athlète et sa voix toute fragile, sa brusquerie déconcertante, son goût du jeu comme du danger, ses calculs, ses feintes, ses volte-face, son ambiguïté perpétuelle, son sens de la contradiction et son esprit d’escalier. » Plusieurs témoignages, ceux de Jacqueline Paulhan, sa belle-fille, de Christian Liger, d’André Berne Joffroy, de Roger Judrin, de Pierre Oster, de Jean-Claude Zylberstein, de Michel Cournot, de Claude Tchou, tous filmés dans les arènes de Lutèce, à côté de la maison de Jean Paulhan, évoquent la vie et l’œuvre de cette personnalité indéfinissable. Le commentaire est écrit et dit par Jérôme Prieur, qui a retrouvé, avec de nombreuses autres archives photographiques et télévisées, un entretien inédit, filmé en 1966, où Jean Paulhan est interrogé par Marguerite Duras. Extraits de : "Braque le patron", "Le Bonheur dans l’esclavage" (préface à "Histoire d’O"), "Mort de Groethuysen à Luxembourg", "La Vie est pleine de choses redoutables", "Les Fleurs de Tarbes", "Lettre aux Directeurs de la Résistance", "Le Clair et l’obscur".

Résumé : "C'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en écrivant qu'on devient écriveron". Après cet inaugural proverbe quenellien, Dumayet expédie la biographie obligatoire — cahier des charges oblige — en deux minutes de montage photo enlevé sur un commentaire lacunaire jouant de l'œuvre ouverte par Queneau — entre deux guerres, son mariage et sa propre mort — œuvre dont il va être question dans la suite du film. Nous voici invités, en compagnie de Jacques Roubaud, compagnon de Queneau en l'Oulipo (Ouvroir de Littérature potentielle), à lire la vie de Queneau comme celle de ses personnages, art de la langue parlée écrite, art d'inventer des questions auxquelles tout le monde se fait un plaisir de répondre à côté, l'auteur le premier, par le calembour notamment qui permet de ne pas prendre les mots au mot mais de leur faire prendre la tangente. Le film est une lecture à la Queneau de Queneau. Y joue à plein, tout en déliés, l'affinité humoristique de Dumayet avec Queneau, qu'il interviewa par trois fois ("Zazie dans le métro", "Les Fleurs bleues", "Le Chien à la mandoline") à Lectures pour tous, régal ! Dumayet et Bober nous entraînent à la lecture des signes de vie et des livres de Queneau comme à un parcours énigmatique avec jeu de correspondances insolites ou amusantes : des signes se répondent qui balisent les histoires de Queneau et dont l'histoire de Raymond Queneau fut balisée.

Résumé : De 1969 à 1975, Georges Perec se rend chaque année dans la rue Vilin, à Ménilmontant et dans le cadre d'un livre en cours, provisoirement intitulé « Lieux », en entreprend la description. C'est la rue où il vécut les six premières années de son enfance. Cette rue, classée îlot insalubre a depuis disparu. Elle est aujourd'hui remplacée par un jardin. Robert Bober a retrouvé près de 600 photographies qui racontent la vie tranquille de cette rue et sa démolition lente et systématique. La rue Vilin se reconstitue alors devant nous comme dans un puzzle. Le film est tout à la fois la reconquête d'un espace de vie, une réflexion sur le regard et un hommage de Robert Bober à son ami Georges Perec. Textes de Georges Perec dits par Marcel Cuvelier.

Résumé : Dumayet et Bober nous convient à une nouvelle lecture de Perec enrichie des clefs que le lecteur pourra trouver dans deux livres «Georges Perec Images» de Jacques Neefs et Hans Hartje et le «Cahier des charges de La Vie mode d'emploi». Avec des entretiens avec Jacques Neefs et Bernard Magné.

Résumé : Trois éléments président à la conception de ce portrait de Romain Rolland (1866-1944) proposé par Patrick Chaput : un enregistrement sonore datant de 1926, des citations autobiographiques extraites des "Mémoires" et du "Voyage intérieur", dites par François Périer, et un commentaire biographique. Le film est donc composé de ce récit à trois voix, sur fond musical, ainsi que de témoignages divers : Catherine Massip, responsable du département de la Musique à la Bibliothèque nationale de France, Marie-Laure Prévost, du département des Manuscrits, Maryse Mathé, professeur de Lettres, Gérard Ponthieu, journaliste, et Maria Khondacheva-Rolland, seconde épouse de Romain Rolland. Il est centré sur la passion de Romain Rolland pour la musique et sur son engagement pacifiste avant la Première Guerre mondiale. Archives, photographies et images tournées sur les lieux qui ont marqué la vie de l’écrivain illustrent les différents témoignages.

Résumé : Le texte d’"Espèces d'espaces", réflexions de l'auteur sur les lieux - la chambre, l'appartement, les escaliers, le mur, l'immeuble, la rue, le quartier, la ville, la campagne, le monde - sert de fil conducteur à ce portrait de Georges Perec. Aucun des lieux du film ne sont des lieux de Georges Perec, sauf un, le moulin d'Andé. « Je n'ai pas voulu, écrit Bernard Queysanne, marcher dans les traces de Perec, ouvrir ses placards, fouiller dans ses affaires. On ne fait pas ça avec ses amis. C'est mal élevé. » En contrepoint au texte lu en voix off sur des images de lieux divers, des amis de Georges Perec se prêtent au jeu du Je me souviens : Marcel Benabou, Ela Bienenfeld, Pierre Getzler, Eugen Helmlé, Jacques Lederer, Suzanne Lipinska, Harry Matthews, Paulette Perec, Maurice Pons, Sylvia Richardson. Le réalisateur s'est efforcé de « donner l'image la moins institutionnelle possible, la plus amicale, la plus proche du Georges Perec qu'[il] a connu et aimé ».Textes extraits également de : "Je suis né", "L'arbre" (inédit), "Cher, très cher, admirable et charmant ami...", correspondance Perec-Lederer.

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