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Résumé : Lorsque le film commence, le capitaine et les marins ukrainiens de l’Odessa sont bloqués depuis quatre ans sur leur navire dans le port de Naples. L’armateur d’Etat, compagnie de l’époque soviétique, a fait faillite. L’équipage a vécu le froid, la faim, la solidarité des gens du port ou des familles, sans jamais cesser d’entretenir le navire, dans l’espoir qu’un repreneur paierait leurs salaires. Sans commentaire, le film traque les petits gestes qui peuplent une vie d'ennui. A l'absurdité économique qui les contraint à l'inaction s'ajoutent l’indifférence judiciaire et des tracasseries administratives vécues comme un harcèlement supplémentaire. Enfin, le tribunal de Naples boucle le dossier de rachat : le repreneur n’est autre que la version « privée » des anciens patrons. Les hommes de l’Odessa vont être remplacés, le navire va rentrer au pays. Ils ne seront plus que des sans-papiers en terre étrangère, criblés de dettes. La maladie a emporté trois d’entre eux. Le tribunal n’a pas reconnu leurs cinq ans de courage

Résumé : "Elle avait fait un beau mariage, puis fut répudiée, son enfant lui fut arrachée. Elle resta seule le reste de sa vie. Prise dans la tourmente de l'Histoire du Vietnam, elle est morte il y a trois ans. Comme le veut la tradition, plutôt que de laisser son corps dans un environnement souillé, on est allé déterrer ses os pour les nettoyer, puis les emmener dans son village. Cette femme, c'était ma grand-mère." Xuan-Lan Guyot.

Résumé : La vie de Jean Genet est évoquée chronologiquement de 1910, date de sa naissance, à 1943, date à laquelle il prend contact, depuis la prison de la Santé, avec l'éditeur Marc Barbezat pour envisager une édition de "Notre-Dame des Fleurs". Le commentaire qui suit le fil des activités délictueuses ou légales de Jean Genet – l'énoncé scrupuleux de celles-ci a pour effet d’édulcorer celles-là – est interrompu par des interviews de personnes qui l’ont côtoyé enfant, à l’école ou à la colonie pénitentiaire agricole de Mettray, et par la lecture de courts extraits de ses lettres ou de ses œuvres. L’illustration musicale, en fond sonore continu, semble vouloir pallier l’insuffisance des images censées évoquer la fuite, la désertion, le vagabondage (trains, voies ferrées, campagnes désertes). Une interview de Jean Marais rappelant le premier contact entre Cocteau et Genet conclut cette première partie.

Résumé : Seconde partie du document consacré à Jean Genet (Jean Genet, le vagabond : 1910-1943), selon le même principe chronologique adopté pour la première. De nombreuses interventions composent cette évocation de l’écrivain et de l’homme : Jacques Derrida, Bertrand Poirot-Delpech, Roger Stéphane, Edmund White, Pierre Boulez, Roland Dumas, Jean-Louis Barrault. On retient particulièrement les propos d’Angela Davis rappelant l’engagement de Genet aux côtés des Black Panthers dans les années 70, et ceux de Maria Casarès, centrés sur les pièces de théâtre qu’elle a interprétées à plusieurs reprises ("Les Bonnes", "Les Nègres", "Le Balcon", "Les Paravents"). Plusieurs documents donnent la parole à Genet.

Résumé : «Ce film est constitué des récits de plusieurs personnes ayant vécu cette expérience : un bouleversement de leur être par la lecture d'un livre, «A la recherche du temps perdu», de Marcel Proust. Pour eux, comme pour tant d'autres à travers le monde, l'œuvre de Proust possède l'éclat et la valeur d'un horizon intime : ce vers quoi l'on désire toujours revenir... Il a donc fallu commencer par dire cela, qui peut tenir une si grande place dans notre vie mais qu'on échoue à formuler : son admiration. Puis au cours de ces entretiens et ensuite au montage, à travers les dialogues qui s'établissaient entre ces multiples récits de lecture, nous avons essayé de cerner quelques uns des principes actifs de cette œuvre.» (Thierry Thomas)

Résumé : Pierre Beuchot écrit à propos de son film : "Plus qu'un style, il y a une voix Dagerman. Cette voix simple parle doucement, sans emphase, de gens simples, d'enfants, de vieillards, de sa Suède natale. Elle est amicale pour les humbles, les solitaires, les victimes. Quand il s'agit du monde qui l'entoure, et particulièrement cette Suède neutre de la Seconde Guerre mondiale, la voix se fait tranchante pour dire les impostures, l'hypocrisie, la bonne conscience. Qu'on relise son admirable reportage sur l'Allemagne vaincue de 1946... La voix n'est pas moins impitoyable pour lui-même : ses textes autobiographiques examinent sans indulgence ses doutes et ses faiblesses. Nous entendons cette voix dès les premières lignes de ses romans ou de ses nouvelles. Impossible alors de ne pas s'interroger sur le mal obscur qui devait le conduire au suicide. Nous sommes donc allés à sa rencontre dans l'hiver suédois. Nous avons pris pour guide Klas Ostergren, un jeune romancier fortement marqué par son œuvre, auteur en particulier de "Dagerman, politicien de l'impossible". Ensemble, nous avons retrouvé la ferme où Dagerman - enfant abandonné - fut élevé par ses grands-parents. Nous avons retrouvé Anne-Marie Dagerman qu'il épousa à vingt ans. Dernière rencontre celle d'Anita Björk, la seconde femme de Stig Dagerman. En 1950, ils formaient tous les deux une sorte de couple idéal : elle était une comédienne célèbre - elle avait été la "Mademoiselle Julie" du film d'Alf Sjöberg - il était un écrivain admiré, adulé. Mais l'homme s'interrogeait, doutait : "Je suis trop facilement la proie de forces qui corrodent la vie." ("Posthume", rédigé en 1950.) Il ébauche encore plusieurs romans, continue de collaborer à certains journaux et, surtout, rédige de courts textes - le plus souvent autobiographiques - dont le plus célèbre (Notre besoin de consolation est impossible à rassasier), écrit deux ans avant sa mort, constitue son véritable testament."

Résumé : "Un ami m'avait prêté un livre, tout en me déconseillant fermement de le lire. On devine la suite. Le livre s'intitulait : "Rien Va". Selon la volonté de l'auteur et comme à son habitude, il ne comportait ni prière d'insérer, ni indication de genre. Le titre, le nom de l'auteur et celui de l'éditeur, c'est tout. Le film préface garde la trace de cette plongée dans le texte, sans repères. Les textes qu'on entend dans le film n'obéissent pas à une logique de morceaux choisis. Ce sont des coupes, plus ou moins sauvages, opérées dans des tissus textuels de différente nature : journal intime, poésie, récit, roman. On a recherché la résonnance, non l'illustration. On entrevoit dans le film des lieux hantés par le fantôme (San Remo, Pico) ; Idolina Landolfi feuillette des textes de son père, un dimanche d'automne, dans un jardin de Florence. On entend aussi les témoignages, très périphériques, d'un médecin de la Riviera et d'un maçon de la Ciociaria. Le récit de Rosalba, cette nuit du premier sang où l'aube tarde à dissoudre les monstres, indique la force hallucinatoire de l'écriture Landolfi : encore ne s'agit-il que d'un prélèvement dans le flux du texte. Mais le film ne désire pas se substituer à l'acte, aventureux pour chacun, de la lecture. Surtout lorsqu'il s'agit d'un auteur inquiétant. Allez-y voir vous-même, si vous ne me croyez pas." (Jean-André Fieschi).

Résumé : "En 1960, Pierre Jean Jouve publie "Proses". Dans ce court recueil de petits textes, le poète, âgé, solitaire se retourne vers son passé, méditant sur son travail, ses rencontres, ses amours... En exergue, il a placé trois mots : la Voix, le Sexe et la Mort, cette trilogie condensant à ses yeux tout ce qui a occupé sa vie et son oeuvre. Nous avons donc imaginé la rencontre du poète et de ses derniers textes." (P. Beuchot) Ce film se présente à la fois comme un voyage à l'intérieur de l'univers fantasmatique de l'écrivain, où se trouvent convoquées images de lieux et figures de femmes, et comme une exploration de son espace littéraire, entre-aperçu à travers la lecture d'extraits de ses œuvres, depuis "En Miroir" jusqu'à "Aventure de Catherine Crachat". En contrepoint de ce paysage visuel, un enregistrement radiophonique restitue la voix de Pierre Jean Jouve s'exprimant sur le métier d'écrire.

Résumé : Le film a été tourné à Arenys de Mar et à Barcelone, où Rosa-Maria Delor, qui l'a connu à la fin de sa vie, dépouille la "bibliothèque" d'Espriu : quelques milliers de citations recopiées de sa main pendant quarante ans, un viatique pouvant être emporté sous le bras à tout moment."Poésie de naufragés, de voyageurs perdus dans la nuit" confirme le poète et historien Felix Cucurull. Un film clandestin, tourné quelques années avant la fin de la dictature, permet de comprendre comment un homme secret, nourri des grands textes fondateurs de toute la Méditerranée, a pu devenir le poète le plus populaire de son pays.Espriu, à ce moment-là, donne suite aux paroles de Reverdy : "Absolument imprévisible l'écho qu'éveillera ce que tu écris en celui qui le lira. Il s'agit de peupler de murmures le désert que l'on a devant soi. "Ne pas baisser les yeux, inscrire la mort à la place qui lui revient, dire le néant quand rien ne peut le combler, sont les choix qui donnent leur tension aux vers d'Espriu. Sur le parcours qui mène à la chambre obscure où il se réfugiait pour écrire, Esther Lamandier accompagne de son chant un poème extrait de Final del laberint : "Diré del vell foc i de l'aigua", le poème des oubliés."En 1933, Espriu visite les Pyramides. Il a vingt ans et rêve de devenir égyptologue. La guerre civile qui l'attend en Espagne le transforme en scribe, gardien reclus d'une langue interdite : le franquisme punit en effet de prison quiconque parle, écrit ou enseigne le catalan. Chaque fois qu'ils posent leur plume, Espriu et les écrivains de sa génération se demandent s'ils n'ont pas écrit le dernier mot d'une langue déjà morte.Hanté par la peur de l'oubli, Espriu dessine son oeuvre comme un grand souterrain en spirale : le dernier mot de chaque poème relié au premier du suivant, le dernier poème d'un recueil appelant désespérément une reprise, une suite, un nouveau cycle. Des mots brefs, âpres, choisis pour durer, étayent ces galeries qui poussent leurs chemins dans le noir.Grand connaisseur de la Kabbale, s'identifiant aux Juifs chassés d'Espagne par l'Inquisition, Espriu à la fin de sa vie n'appelle plus son pays que "Sepharad". (Henry Colomer).

Résumé : Karl Kraus (1874-1936) appartient à " l'âge d'or " de Vienne, l'époque de Gustav Mahler, de Sigmund Freud, du Jugendstil, de la musique dodécaphonique de Schoenberg, du renouvellement de l'architecture par Adolf Loos. Dormant le jour et travaillant la nuit, Kraus fut pendant trente-six ans l'unique auteur et éditeur de la revue Die Fackel (Le Flambeau), dans laquelle il commentait son époque et pourfendait ses ennemis de la presse corrompue, de la bourgeoisie viennoise et de la scène politique. Il organisait aussi des lectures - il en fit plus de 700 au cours de sa vie dont plusieurs furent filmées dans les années 30 - qui lui procurèrent une communauté fidèle de lecteurs et d'auditeurs. Son esprit sarcastique, critique jusqu'à l'obsession, son zèle militant étaient des qualités typiquement viennoises que son humour transformait en une forme d'humanité universelle. Bien qu'ignoré par la presse de son pays, Kraus marqua profondément la vie intellectuelle autrichienne et influença durablement une jeune génération d'écrivains et de philosophes parmi lesquels Elias Canetti et Ludwig Wittgenstein. Le film se concentre sur le combat de Kraus contre la bourgeoisie corrompue de Vienne et les faiseurs de guerre. Les textes cités portent la marque des espoirs que Kraus mettait dans la démocratie et le pacifisme. Mais en 1934, Kraus écrit : "À propos de Hitler je ne trouve rien à dire… " Cet aveu marque le début du mutisme de l'écrivain et donne la mesure de l'abîme qui venait de s'ouvrir devant l'humanité.

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