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Résumé : Entretiens de Georges Borgeaud, écrivain suisse de langue française (1914-1998), avec Frédéric Wandelère, filmés en juin 1992, dans sa maison de vacances du Lot. À l'origine, le nom du père : « je voudrais m'appeler comme mon père... le nom de ma mère ne me suffisait pas... mes initiales sont les mêmes que celles de ma mère. » À la lettre donc, il se heurte au mystère de sa naissance. Et avec l'écriture, avec sa signature sans doute, il se conçoit lui-même, se fait naître. Se crée une famille, un monde. « Je n'aurais pas existé s'il n'y avait pas eu l'écriture. » Son interlocuteur lui fait remarquer un frère perdu qu'on retrouve dans deux romans : «Tiens, dit-il perplexe, je ne l'avais jamais remarqué.» Leur discussion le trouble. « Vous me demandez des choses... je ne suis pas sûr d'en donner l'explication psychique. » À la fin de la rencontre, on en sait un peu plus sur la naissance d'un écrivain.

Résumé : L'œuvre publiée de Louis-René Des Forêts est rare, romans et récits essentiellement, fragments, manuscrits détruits ou inédits, dont seuls quelques extraits, parus en revues, sont la part visible. Écrivain secret, hanté par la question du langage et, à ce titre, extrêmement réticent à parler publiquement de son œuvre, Louis-René Des Forêts a accepté de rompre son "vœu de silence". Aussi, ce film, le seul auquel il a accepté de participer, constitue-t-il un document important. Mais ce portrait ne livre pas seulement un témoignage du point de vue de la littérature, du rapport thématique au silence, de la passion pour la musique. Cette rencontre révèle une part de l'autobiographie de l'écrivain. L'écriture d'"Ostinato", au caractère fragmentaire voulu comme "des espèces d'épiphanies", traduit par la langue des moments de vie et exclut par sa nature même la perspective d'un aboutissement. La visite chez l'écrivain, menée par Benoît Jacquot et Jean-Benoît Puech, n'est pas sans air de parenté avec la forme et l'univers mêmes des récits de l'auteur du "Bavard" et de "La Chambre des enfants". "La caméra ne se permet aucune divagation. Mais dans son usage retenu, concentré, elle fait du moindre détail, un événement..." (Marianne Alphant, "Libération", 1988).

Résumé : Poète, auteur de courts récits dans une langue concise, traducteur ("Le Coran", "La Genèse", Eschyle, Sophocle...), Jean Grosjean, né en 1912, voyageur au Proche-Orient, prêtre, co-directeur de la NRF, ami de Malraux, a mené une vie hors de toutes les modes, de tous les sentiers. Il a tenté de réinterpréter, de l'intérieur, les textes fondateurs de notre culture.Ce film est le portrait d'un homme plus que discret, dont l'attitude est faite d'ironie légère, de distance imperceptible, d'hésitations, d'ignorance avouée. Interrogé, il ne dispense pas de leçons, il ne cherche pas à montrer une image parfaitement dessinée et cohérente de lui-même : sans emphase, sans ostentation, il se soustrait en souriant aux catégories qui pourraient le définir ou le limiter.Entretien mené par Olivier -Germain Thomas.

Résumé : "Je suis maintenant un vieil homme et, comme beaucoup d'habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée", disait Claude Simon dans son "Discours de Stockholm", en décembre 1985. Révolution espagnole, Seconde Guerre mondiale, camps de prisonniers, évasion, maladies, voyages : de ces composantes, brièvement évoquées, d'une vie "assez mouvementée", le prix Nobel de littérature se refusait à tirer d'autre conclusion que celle-ci : "Je n'ai encore, à soixante-douze ans, découvert aucun sens à tout cela. Comme on voit, je n'ai rien à dire, au sens sartrien de cette expression."Filmer trois journées d'entretiens avec Claude Simon, dans sa maison de Salses, doit tenir compte de cette donnée fondamentale : l'écrivain n'a "rien à dire". C'est cet homme "découvrant à tâtons le monde dans et par l'écriture" dont le film fait le portrait, cet explorateur "d'un paysage inépuisable", passant et repassant, comme la ligne en boucle de l'entrelacs, par des points qui sont autant de carrefours de l'œuvre : le cheval mort de La route des Flandres, les cartes postales d'Histoire, les archives familiales des "Géorgiques". Ces images, ces mots, ces objets, qui sont les matériaux des livres : les "corps conducteurs" du courant qui circule dans l'œuvre ; et les seuls repères du voyageur aveugle." (Marianne Alphant et Roland Allard).

Résumé : En donnant la parole à Edmond Jabès, le film suit le cheminement d'un homme, des événements marquants de son enfance à ses rencontres décisives, jusqu'à son entrée en écriture, considérée comme un dialogue et un questionnement. C'est en 1957 que, contraint de quitter l'Égypte, Edmond Jabès s'installe à Paris où il opte pour la nationalité française. C'est à partir de cet exil qu'il est amené à vivre pleinement la double condition de juif et d'écrivain, et c'est à partir de là que s'est renouvelée son œuvre, avec l'écriture du "Livre des questions". Poète de la non appartenance, de l'errance et du vide, Edmond Jabès est un homme de l'exil ; les seuls lieux véritables sont le livre, le désert et aussi l'Égypte, perdue et devenue dès lors quasiment mythique. Cet espace de l'écriture est exprimé par la voix de Catherine Sellers sur les images du désert dont Jabès dit : "Il a écrit le juif, et le juif se lit dans le désert" et qui est indissociable de son œuvre. Âgé de soixante-seize ans au moment de cette rencontre, il s'était tenu jusque-là à l'écart des médias et n'avait donné que de très rares interviews, et encore sous forme écrite. Après avoir pris connaissance du travail de Michelle Porte sur d'autres écrivains (notamment Virginia Woolf et Marguerite Duras), il a accepté qu'elle réalise un document sur lui qui soit à la fois un portrait et une initiation à son œuvre.

Résumé : L'écrivain d'origine suisse romande Philippe Jaccottet s'entretient avec Jacques Laurans dans sa maison de Haute-Provence où il s'est établi depuis 1953. Il parle de la poésie, qu'il considère comme "le langage le plus vrai sur l'essentiel", qui doit "éclairer la réalité", conception qu'il a approfondie à la lecture des œuvres de Rilke, Roud, Artaud et des écrivains rassemblés autour de la revue "84". Il cite aussi Hölderlin, qui s'est de plus en plus rapproché de la réalité pour y chercher les traces du sacré. Philippe Jaccottet témoigne également de son admiration pour les auteurs de haïku, capables d'éclairer les faits les plus ordinaires d'une lumière essentielle, atteignant par là à ce que la poésie offre de plus pur. Il évoque enfin le thème de l'innocence dans "L'Idiot", l'une des œuvres dont il s'est le plus nourri. Extraits de : "L'Ignorant", "Une transaction secrète", La Promenade sous les arbres", À travers un verger", "À la lumière d'hiver", "Cahier de verdure".

Résumé : "Compact", "Circus", "Codex", "Maladie Mélodie", mais aussi "Je ne vais pas bien mais il faut que j'y aille" ou "Qui n'a pas vu Dieu n'a rien vu" sont quelques-uns des titres de l'œuvre singulière de Maurice Roche, qui va jusqu'à mettre en scène la typographie de ses livres. L'obsession de la mort y côtoie l'humour le plus insolent comme le montre l'étrange dialogue entre Maurice Roche et le complice, Jean Paris, venu le faire parler. Son œuvre continue de s'élaborer au prix d'une conception ectraordinairement complexe, méthodique, musicale de la langue, c'est-à-dire polyphonique. "L'un des charmes du style est dans la précision des équivoques" dit Maurice Roche.

Résumé : De ce qui fait l'homme dans cet "homme-livre", Édouard Glissant ne livrera qu'une anecdote. Un souvenir d'enfance, lorsque un jour il est tombé dans la mer, au cours d'un petit naufrage dans la Baie du marin. Ce fut menaçant et splendide, dit-il, en fermant les yeux. Et d'ajouter que sa mère avait toujours tenté d'effacer ce souvenir : "c'est une redoutable destructrice de mythe !" Une histoire à rapprocher de ce qu'il dira ensuite sur les antécédents fondamentaux des Antillais, restés au fond de la mer. Nous sommes à la rencontre de deux plaques, poursuit-il, esquissant une poétique de cette géographie de la Caraïbe. Apparaissant en surimpression sur le rocher du Diamant, s'entretenant avec l'écrivain antillais Patrick Chamoiseau sur un fond sonore de chant de crapauds, Édouard Glissant semble trop pris dans ses éléments pour donner plus. Pudique sur son écriture - "je ne me vois pas écrire un poème d'amour", dit-il simplement - Glissant évoque Mycéa, les théories de la négritude, "ses" écrivains (Faulkner et Saint-John-Perse), les présocratiques.

Résumé : Né au Caire en 1913 et établi en France après la guerre, l'écrivain égyptien francophone Albert Cossery n'a sans doute pas la notoriété de ses compatriotes Andrée Chédid ou Joyce Mansour. S'il a fait l'objet d'un certain nombre d'articles de critique littéraire, il n'existait jusqu'à ce jour aucune monographie à son sujet. Le film adopte la forme d'une longue conversation, dans un décor unique, entre Albert Cossery et Michel Mitrani. Pour rompre la monotonie du champ-contrechamp découvrant un interlocuteur après l'autre, les respirations sont assurées par un lent panoramique, avec de rares plans de coupe qui présentent les livres dont il est question. L'œuvre romanesque, peu abondante (sept livres en soixante ans) est abordée dans sa chronologie, ce qui respecte le fil de l'évolution personnelle et artistique de l'écrivain. La discussion sur chaque ouvrage est introduite par la lecture d'un extrait Ainsi sont évoqués les thèmes les plus marquants de l'œuvre, déjà sous-jacents dans les titres des romans ("Les Hommes oubliés de Dieu", "Mendiants et orgueilleux", "Les Fainéants de la vallée fertile"..), : la ville du Caire et son petit peuple, observé avec une profonde humanité teintée de dérision.

Résumé : Sur l'écrivain né en 1930, Jérôme Prieur, auteur de la collection des "Hommes-Livres", écrivait : « Jude Stéfan est né écrivain la première fois en 1965 : son nom apparut au sommaire des "Cahiers du Sud". Point de départ d'une œuvre qui va, de la poésie à la fiction, en passant par l'essai, le journal, l'autobiographie, tracer un chemin singulier – et unique – dans le champ littéraire. Loin du monde, loin des modes, mais avec une présence, un ton, inimitable et original. (...) Pathétique, étranglé, impertinent, un chant se développe qui ne doit rien au Temps - à notre temps - qu'il tient comme à distance - qu'il renoue avec les sources de la langue, de notre littérature, Louise Labbé, Sponde ou Scève - et qui évoque la flagrante, accablante chiennerie de cette existence, la nôtre. » On retrouve ce ton original et cette présence singulière dans les entretiens menés par Richard Millet pour le film réalisé en juillet 1995 dans sa maison d'Orbec en Normandie.

Résumé : Jean Starobinski, essayiste et écrivain, critique, historien de l’art et des idées, s’entretient avec l’universitaire Jean-Claude Bonnet. Il nous accueille chez lui, dans son appartement de Genève, ville où il est né en 1920 et où il a suivi des études de médecine avant de se consacrer à l’écriture. « Un film, écrit le réalisateur, sur un homme qui nous parle, dans son lieu où il vit avec sa femme, depuis de longues années. Rien d’autre ou presque. Cet homme est un écrivain qui a la particularité de n’être pas lui-même, tout à fait certain d’être écrivain, puisqu’il ne cesse d’écrire sur les autres (et quels autres: Montaigne, Montesquieu, Rousseau, Diderot !), de puiser dans leurs œuvres la matière de ses propres ouvrages. » Des extraits de ses principaux textes sont lus au cours du film: Montaigne en mouvement, La Relation critique, Montesquieu, Portrait de l’artiste en saltimbanque.

Résumé : La collection des « Hommes-Livres » est fondée sur le principe d’un long entretien, d’une rencontre avec un écrivain, l’interlocuteur choisi étant un familier de l’œuvre, personne de confiance et amie. Cette fois, avec Michel Butor, la rencontre n’a pas eu lieu, l’écrivain ayant refusé de se prêter au jeu de l’entretien. Confronté à ce refus, le réalisateur a dû inventer une mise en scène et une structure du film inspirée des principales figures stylistiques de l’auteur, suggérant « un univers fondé sur la fragmentation, la répétition et la modification ». Michel Butor est mis en scène, tandis qu’il répond à des questions préparées et que son regard ne croise jamais celui du spectateur, et le questionnement parallèle de Mireille Calle-Gruber, universitaire, auteur de plusieurs livres sur le « nouveau roman », est également mis en scène. Le film permet tout de même d’entendre la voix de Michel Butor, qui est sans doute le meilleur « lecteur » de ses textes.

Résumé : Né en 1913 en Belgique, le poète et romancier Henry Bauchau n'a commencé à écrire qu'après la seconde guerre mondiale. Il publie plusieurs ouvrages de poésie et, en 1966, "La Déchirure". Mais c'est "Œdipe sur la route" (éd. Actes Sud, 1990) puis "Antigone" (1997) qui le font connaître. Il a longtemps vécu en Suisse avant de venir à Paris et c'est dans son appartement parisien que l'entretien est réalisé. Interrogé par Aliette Armel, il parle de sa psychanalyse avec Blanche Reverchon-Jouve, qui l'éveille à la nécessité d'écrire. Avec "La Déchirure", texte autobiographique, il tente de mesurer en quoi ce travail analytique a été fécond pour son œuvre. Mais il rappelle à plusieurs reprises que c'est la poésie qui occupe une place centrale dans son œuvre. Au cours de l'entretien, il revient sur des thèmes abordés dans ses journaux : l'enfance, la mort, le théâtre, l'écriture et le processus par lequel les personnages s'imposent à l'écrivain et grandissent en lui. La lecture d'extraits de "Jour après jour", "Journal" (1983-1989) et du "Journal d'Antigone" (1989-1997) est illustrée de photographies appartenant à la collection privée de l'écrivain.

Résumé : Né en 1916, Maurice Chappaz est, avec Ramuz, l'une grande figure de la littérature suisse. Il s'entretient ici avec Jérôme Meizoz dans sa maison familiale valaisienne de Châble, où il s'est retiré en 1979 après la mort de sa femme, l'écrivain Corinna Bille. Le réalisateur suggère dans ce film une tension entre l'enracinement et le vagabondage. Le lieu naturel de la vie de l'écrivain, l'Abbaye, est la chambre d'écho d'un autoportrait indirect. Maurice Chappaz, au milieu de ses livres, parle de l'écriture, de la poésie, des mots qu'il choisit ou qu'il invente, de ses lectures, mais aussi de sa passion pour la nature, la marche, les randonnées. Les moments importants de sa vie sont évoqués par des photographies issues de sa collection. Des extraits de l'œuvre sont lus par Jérôme Meizoz en voix off ou par l'écrivain lui-même. Sont cités : "À rire ou à en mourir", "Le Testament du Haut Rhône", "La Haute Route", "Le Livre de C.", "Les Maquereaux des cimes blanches".

Résumé : Pierre Michon s'entretient avec Sylvie Blum dans sa maison d'enfance de la Creuse. Une réelle complicité s'est établie entre la réalisatrice et l'écrivain autour d'une commune admiration pour Faulkner, et notamment "Absalon Absalon", un des textes fondateurs pour Pierre Michon qui lui avait permis d'oser entrer dans la langue. Pierre Michon cite aussi Dostoïevski et Victor Hugo "à l'ombre desquels il se place pour se permettre d'écrire". Ces entretiens sont montés comme une sorte d'abécédaire autour de mots proposés par la réalisatrice sur lesquels Pierre Michon réagit et réfléchit à voix haute. Ce "mouvement de la pensée" est accompagné par des images filmées en super 8 de paysages en mouvement également qui forment une trame sur laquelle se pose, en off, la voix de Pierre Michon, avant de le voir apparaître à l'image. L'auteur des "Vies minuscules" (1999), de "Rimbaud le fils" (1991), du "Corps du roi" (2002) nous livre avec sincérité et humour, humilité et orgueil mêlés, les sources de son écriture liées à des éléments autobiographiques.

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