Migrations, ONG et développement en Guinée

L'indépendance en 1958 marque un tournant dans l'histoire de l'émigration guinéenne. Pour des raisons d'ordre politique, des Guinéens quittent leur village pour rejoindre l'Europe en passant par Conakry puis par une plus grosse ville comme Dakar ou Abidjan.

Mais les motifs économiques de migration remplacent progressivement les causes politiques, car les mesures libérales instaurées à partir de 1985 ont des conséquences dramatiques. Les plans d'ajustement structurel conduisent à des licenciements, à la fin de l'embauche automatique à la fonction publique, au désengagement de l'État auprès du secteur productif... D'où le chômage chronique, la précarité, le développement du secteur informel et des inégalités socioprofessionnelles. Et c'est à nouveau la ruée vers l'extérieur.

Cet ouvrage analyse de manière transversale la question migratoire guinéenne, au croisement des enjeux économiques, politiques et culturels, étroitement liée au processus de développement que le concept de mondialisation a mis en exergue. La migration ne peut pas être traitée de façon isolée car la dynamique migratoire requiert des réponses multidimensionnelles et transcontinentales.

Ce livre étudie les rapports migration / développement en Guinée dans plusieurs domaines : transferts matériels et culturels, participation de la diaspora, développement participatif, rapports entre Guinéens de l'intérieur et de l'extérieur, clivages et influences politiques... Bien des débats ont été animés sur ce sujet, mais rares sont les études approfondies qui lui ont été consacrées.