Malgré les progrès thérapeutiques dans la lutte contre le VIH/sida, les discriminations à l’égard des personnes séropositives semblent perdurer. Afin de les objectiver dans le contexte de la Belgique, nous avons mené une enquête sur les plaintes déposées à Unia, le Centre belge pour l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations. Dans un premier temps, nous montrons comment les effets de ces discriminations sont largement sous-estimés, y compris sur la santé et par les victimes elles-mêmes. Nous analysons, dans un second temps, la tension entre l’importance de l’intersectionnalité de la sérophobie avec l’homophobie, le racisme et le sexisme et les difficultés, voire les incapacités, à la saisir du point de vue des requérant·e·s et encore davantage du point de vue des institutions. Enfin, nous soulignons à quel point l’intersectionnalité permet d’identifier les groupes les plus vulnérables et comment la sérophobie en arrive à concerner les membres de ces groupes qui ne vivent pas avec le VIH, tout en étant identifiés comme tels.