Créer un Etat, une nation, un Etat-nation est, pour la Bolivie, une quête inachevée depuis la fondation de la République en 1825. Néanmoins deux étapes importantes marquent ce processus : la première, dans les années 50, lorsque le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) assure le passage de la modernisation à la modernité, avec le suffrage universel, la réforme agraire et les nationalisations, mais refuse à l’Indien son altérité radicale. La seconde étape, dans les années 90, lorsque les gouvernements successifs promulguent une Constitution « pluriethnique » et votent les lois de participation populaire. Elle culmine avec l’accession au pouvoir d’un président indien, Evo Morales, en décembre 2005. Parmi les questions abordées : quelle(s) identité(s) nationale(s) ? Qu’est-ce que le concept « pluri-multi » ? Qu’entend-on par « disponibilité ethnique » ? Quel est l’apport du « cycle rebelle » ? Quel modèle de développement économique ? Quel(s) dispositif(s) d’organisation territoriale ? Quelles relations entre mouvements sociaux, partis et Etat ? Comment éviter le risque de bipolarisation ?