Dans sa pratique graphique d’un « slow journalism », le BD reportage semble profiter à sa façon des caractéristiques de clôture paradoxale, d’articulation et de promesses de relance que lui apporte l’économie générale du chapitrage. Mais il s’agira aussi d’envisager une économie plus singulière, propre à la mise en chapitre dans le reportage de bande dessinée. La responsabilité discursive qui l’anime et son rapport au monde réel l’amènent à investir le chapitre comme un lieu de dramaturgie du je-médiateur. Une dramaturgie évolutive où le graphiateur-narrateur régule ses modalités de proximité avec le monde qu’il filtre pour nous. On parcourra dans cet esprit les reportages de Joe Sacco, Etienne Davodeau, Guy Delisle et Emmanuel Lepage.