Comment le phoque, prédateur d'espèces recherchées par les marins pêcheurs, devient-il un animal protégé, emblême d'une Nature fragilisée ? Comment des îles, exploitées par des agriculteurs, se transforment-elles en fragments de Nature à protéger des excès des pratiques humaines ? Comment des oiseaux de mer réussissent-ils à imposer leurs «us et coutumes» aux humains, usagers du milieu naturels ?

Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente d'apporter des réponses par l'analyse de la transformation de la mer d'Iroise, au large du Finistère, en aire protégée. Ce processus débute dans les années 1930, avec la promulgation du premier statut de protection, sur fond d'espace productif. Il connaît différentes phases alors que l'espace devient récréatif. Il se continue actuellement à travers le projet de création d'un parc naturel marin. L'ouvrage analyse les jeux d'alliances entre acteurs locaux pour stabiliser différentes interprétations du milieu naturel et y produire des dispositifs de protection sous la tutelle, le plus souvent, de l'administration de l'environnement. Il a pour ambition de montrer que le processus de construction de la Nature à protéger est le produit de négociations entre ces acteurs qui passent par l'élaboration de compromis entre différentes interprétations du milieu naturel et de projets sur ce milieu.