Habiter les beaux quartiers à Santiago du Chili

Typiques des paysages urbains américains, les ensembles de tours et d'immeubles, qui trônent au centre de la ville de Santiago du Chili, rivalisent de hauteur autant que d'originalité. Au milieu d'un océan d'habitations, de petits immeubles et de pavillons, se dressent les hautes tours des quartiers de « Sanhattan » dans la commune de Las Condes, l'une des plus riches de la ville.

C'est ici que se situe le centre des affaires commerciales, financières et politiques le plus dynamique et important de la ville, si ce n'est du pays. Un observateur ingénu aurait tendance à penser que cet agglomérat de gratte-ciel est le siège d'entreprises et d'ambassades dont les locaux se vident une fois la nuit tombée. Mais ces immeubles sont également occupés par les classes les plus aisées de Santiago. Un constat qui ne manque pas de surprendre en ce qu'il s'oppose fortement à l'idéal de vie incarné par le pavillon. Ce mode d'habitation est si répandu à Santiago qu'il en a bouleversé la structure urbaine de la ville poussant toujours plus loin les frontières de cette dernière. On peut ainsi se demander pourquoi ces riches Santiaguinos ont préféré élire domicile dans des immeubles de haut standing où l'habitat collectif et restreint présente à première vue bien des inconvénients.

À la croisée entre l'histoire politique, la géographie urbaine et la sociologie des pratiques résidentielles, l'ouvrage de Line Henry révèle les répercussions des politiques menées par les précédents gouvernements sur la configuration actuelle de Santiago. Forte d'une analyse de terrain aussi diverse qu'approfondie sur le quartier de Las Condes, l'auteur donne à voir les transformations des modalités résidentielles à travers le glissement du pavillon vers l'immeuble de haut standing.