L'institution psychiatrique au prisme du droit
La folie entre administration et justice
Geneviève Koubi
Patricia Hennion-Jacquet
Vida Azimi
Cersa
CNRS
Liste des auteurs7
Introduction : La folie entre administration et justice9
Première partie
L'institution psychiatrique en folie
Le fou dans l'administration21
I. Trois cas emblématiques25
II. Galerie de portraits littéraires30
Heurs et malheurs de l'institution psychiatrique37
I. L'institution psychiatrique comme institution totale38
A. Genèse
39
B. Morphologie
40
II. Reconfiguration42
A. Décloisonnement
43
B. Rééquilibrage
45
Naissance et développement de l'asile-village. Utopie architecturale et mirage thérapeutique51
Les lieux d'hébergement des fous avant la création de l'asile51
Esquirol et la naissance de l'asile
52
Contestation de l'institution asilaire et ses métamorphoses : « non-restreint » et colonies agricoles54
L'invention de l'asile-village comme antithèse de l'asile traditionnel
56
Les réticences des aliénistes français à l'importation d'une formule étrangère
58
Une formule asilaire alternative proposée par l'inspectorat des asiles d'aliénés
60
Les ambiguïtés du mouvement de la psychothérapie institutionnelle
62
Triomphe de la sectorisation et mise au rancart de l'asile-village
64
Les usages de l'article 64 du code pénal au XIXe siècle. Entre justice morale et défense sociale67
I. La démence dans le code pénal de 181068
II. Irresponsabilité pénale et justice subjective72
III. La violence et le danger75
En finir avec Michel Foucault ? La norme, le juge et l'institution psychiatrique79
I. Les apports de la pensée foucaldienne à la construction du discours sur l'institution psychiatrique81
II. Regards critiques sur la conception foucaldienne de l'institution psychiatrique86
Deuxième partie
La saisie judiciaire de la démence diagnostiquée
La psychiatrisation du droit pénal. Entre fusion et confusion93
I. Confusion fonctionnelle96
II. Confusion notionnelle101
Folie et (ir)responsabilité107
I. Premier tournant historique : première moitié du XIXe siècle108
A. Le code pénale de 1810
108
B. La loi du 30 juin 1838
109
C. L'effacement de la notion d'aliénation mentale
109
II. Deuxième tournant historique : fin du XIXe et début du XXe siècle110
III. Troisième tournant historique : réformes pénales113
L'article 122-1 alinéa 2 après la loi du 15 août 2014 : incidence et questionnements117
I. Aux sources du second alinéa de l'article 122-1 du code pénal118
II. L'application du second alinéa de l'article 122-1 : entre espoirs et déceptions120
III. D'une étude portant sur le recours à l'article 122-1 alinéa 2122
IV. Évolution du second alinéa de l'article 122-1 du code pénal depuis la loi du 15 août 2014127
Le trouble mental durant l'exécution de la peine131
L'institution psychiatrique dans la tourmente des réformes du droit de l'exécution des peines139
I. Soigner en détention au gré des réformes pénales140
A. Un soin équivalent « dedans/dehors »
140
B. L'instrumentalisation du soin dans la lutte contre la récidive
141
II. L'UHSA : une nouvelle forme d'institution psychiatrique143
A. Une dualité institutionnelle imposée ?
144
B. Vers un basculement de l'institution psychiatrique ?
146
III. L'évaluation ou le soin147
A. L'absence de secret partagé
148
B. Les lacunes du partage opérationnel d'informations
149
L'unification du contentieux des soins sans consentement : évolution ou révolution ?153
I. La mise en place d'une unification contentieuse en matière de soins sans consentement : une évolution prévisible155
A. Les limites constatées du dualisme contentieux
155
1. Le maintien difficile de la dualité juridictionnelle en matière de soins sans consentement155
2. Les faiblesses de la dualité juridictionnelle en matière de soins sans consentement156
B. Le passage attendu à l'unification contentieuse en matière de soins sans consentement
158
1. L'arbitrage opéré par le législateur dans la loi du 5 juillet 2011158
2. L'option d'une unification législative au profit du juge judiciaire : les modalités de l'arbitrage159
II. Les failles de l'unification contentieuse en matière de soins sans consentement : révolution au contentieux ?160
A. Le caractère incomplet de l'unification au profit du juge judiciaire
160
1. Une unification contentieuse inachevée160
2. Les interrogations persistantes sur les fondements du dualisme et l'utilité de la réforme161
B. Les alternatives à l'unification au profit du juge judiciaire
162
1. La solution contestée du maintien de la dualité contentieuse162
2. La solution non évoquée d'une unification au profit du juge administratif164
Troisième partie
La déraison juridique des attentions psychiatriques
Courts circuits circulaires du service public en santé mentale169
I. Jalons vers une administration de la santé mentale170
II. Une objection à l'internement systémique : la circulaire du 15 mars 1960174
A. La lutte contre... les maladies mentales
175
B. La circulaire du 15 mars 1960 : la déliaison au service de la désaliénation
176
C. Retouches économiques et effilochage social
176
III. Le pragmatisme aux dépens de la santé mentale : la circulaire du 14 mars 1990178
A. L'extensibilité de la notion de santé mentale
179
B. La circulaire du 14 mars 1990 : la déshospitalisation motivée par les coûts
180
C. Suivi des soins contre continuité du service public
181
Le statut administratif du malade mental hospitalisé185
I. La pluralité des statuts administratifs des patients hospitalisés en psychiatrie187
A. Les patients en soins libres
188
B. Les patients hospitalisés par le directeur d'établissement sur sollicitation d'un tiers
190
C. Les patients hospitalisés pour un motif de police administrative
192
II. La reconnaissance du statut d'usager du service public et ses conséquences sur la prise en charge194
A. Le règlement intérieur des établissements : un outil indispensable à une prise en charge de qualité
195
B. La multitude de décisions individuelles
197
Les transformations de la doctrine de l'administration en matière de santé mentale201
I. La prise en considération accrue de la vulnérabilité juridique des individus en souffrance psychique203
A. Le renforcement de la protection des individus face à une mesure d'internement abusive
203
B. Le renforcement de la protection de l'individu face aux modalités de sa prise en charge hospitalière
206
II. La prise en considération accrue de la vulnérabilité sociale des personnes en situation de souffrance psychique208
A. L'affermissement d'une stratégie de relégation de l'enfermement au rang d'alternative
209
B. Le déploiement d'une stratégie de désaliénation du regard porté par la société sur la folie
211
La contention physique, une mesure juridiquement border line215
I. La mise en oeuvre de la contention physique220
A. La contention mécanique prohibée
220
1. La responsabilité de l'établissement de santé220
2. La responsabilité personnelle du soignant221
3. La contention physique prohibée a posteriori222
B. La contention mécanique autorisée
223
1. L'exigence du caractère proportionné de l'entrave224
2. L'obligation de surveillance particulière lors de la mise en oeuvre de la contention224
II. L'absence de mise en oeuvre de la contention physique225
A. La nécessité rétrospective de la contention physique
225
1. L'agitation psychiatrique225
2. L'absence de contention226
B. L'absence de contention justifiée rétrospectivement
227
1. L'absence d'idées suicidaires227
2. La corpulence de la personne227
La régulation des pratiques contraignantes de soin en santé mentale : perspectives pour une approche interdisciplinaire229
I. La fragmentation progressive d'une forme pyramidale d'encadrement des pratiques231
A. Un encadrement pyramidal des pratiques de soin en santé mentale
231
1. Une hiérarchie des normes organisant un droit spécifique232
2. Un relâchement de cette hiérarchie232
B. La diversification des règles juridiques dans les années 1960-1970
233
1. Déspécification partielle de la psychiatrie et autonomisation administrative d'autres formes de pratiques233
2. Spécialisation des politiques publiques et fragmentation des pratiques235
II. Quelques caractéristiques de la régulation des pratiques de soin en santé mentale237
A. La fondamentalisation des droits de la « personne vulnérable » et de sa protection
237
B. Une administration autonomisée
238
1. Les droits des usagers garantis par de nouvelles instances239
2. Évaluer, contrôler et produire des règles sur les pratiques de soin240
C. Une juridicisation à deux vitesses
241
1. Des règles de rang hétérogène : l'encadrement législatif variable de la liberté d'aller et venir242
2. La prolifération de règles de droit souple répétitives et hétérogènes242
D. Judiciarisation et recours aux droits
243